À la traîne dans les sondages, Trudeau fait appel à Paul Martin
SCARBOROUGH – À la traîne dans les sondages, le chef libéral Justin Trudeau a fait appel à l’ancien premier ministre Paul Martin. Le chef libéral caresse l’espoir de pouvoir reconquérir les électeurs qui ont permis à sa formation politique d’occuper le pouvoir de manière ininterrompue pendant treize ans au courant des années 90 et au début des années 2000.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
Les noms de Pierre-Elliott Trudeau, de Jean Chrétien et de Paul Martin ont tous été évoqués par Justin Trudeau, mardi 25 août, à Scarborough, à l’occasion d’un grand rassemblement visant à promouvoir l’équipe économique du parti. Pendant une bonne partie de l’événement, les réalisations économiques du Parti libéral au cours des dernières décennies ont été évoquées.
« Il y a une vérité que les Chrétien, Martin et Trudeau comprennent, mais qui a été oubliée par les conservateurs. C’est qu’en investissant dans la classe moyenne, nous pouvons créer des emplois et de la richesse », a ainsi soutenu Justin Trudeau.
En prenant la parole, Paul Martin a admis que le contexte économique actuel est bien différent de celui de son époque, alors qu’il était ministre des finances ou premier ministre. Il a néanmoins vanté son bilan et insisté sur le rôle qu’un gouvernement central doit jouer dans l’économie.
« Les gouvernements libéraux ont déposé huit budgets consécutifs avec des surplus », a-t-il d’abord indiqué. « Il y a une raison pour laquelle nous avons un gouvernement fédéral. Ce n’est pas pour regarder le train passer, mais pour poser des actions. Il faut encourager la croissance », a-t-il ensuite ajouté.
M. Martin a fait sien le message de Justin Trudeau en matière d’investissements publics. Tous deux ont répété qu’il était primordial pour un État de poser des gestes concrets en matière économique. Ils sont cependant restés vagues sur les mesures à privilégier dans le contexte actuel.
Justin Trudeau a profité de sa tribune pour vanter le Curriculum Vitae de la vingtaine de candidats présents à Scarborough et qui sont pressentis pour occuper un poste de nature économique. Il n’a pas raté l’occasion d’attaquer son adversaire néo-démocrate, Thomas Mulcair, et sa nouvelle recrue, l’ancien ministre des finances de la Saskatchewan, Andrew Thompson.
« L’un de mes adversaires a trouvé un candidat qui a équilibré le budget en Saskatchewan. Moi, j’ai Ralph Goodale, un homme de Saskatchewan qui a équilibré le budget de tous les Canadiens », a ainsi lancé Justin Trudeau.
Quelles sont les propositions libérales en matière économique? #ONfr a posé la question à trois candidats francophones présents à Scarborough, mardi matin.
« Développer les ressources naturelles » ̶ Randy Boissonault (Edmonton-Centre)
« On va développer nos ressources naturelles de manière durable et créer des emplois, notamment avec le projet Énergie-Est », a soutenu l’ancien chargé de cours de la Faculté Saint-Jean de l’Université de l’Alberta. « Le développement des ressources naturelles est controversé, si on ne travaille pas avec les chercheurs. Mais si on travaille avec les universités, on peut utiliser la science pour développer les ressources naturelles », soutient le Franco-Albertain qui dirige aujourd’hui une société de service-conseil en Alberta.
« Miser sur la recherche et le développement » ̶ Jean-Yves Duclos (Québec)
« Deux facteurs principaux expliquent la croissance dans nos économies, c’est l’innovation et la main-d’œuvre. La recherche et le développement et l’économie durable doivent être encouragées par le gouvernement. C’est l’économie du futur », selon le directeur du Département d’économie à l’Université Laval. « Le gouvernement actuel a peur de la science. Le Canada a perdu 20 places face aux autres pays développés en matière de recherche et de développement depuis l’arrivée de Stephen Harper au pouvoir », a ajouté celui qui est vice-président de l’Association canadienne d’économie.
« Le plan vert va créer des emplois » ̶ François-Philippe Champagne (Saint-Maurice-Champlain)
« Dans les économies régionales, le plan vert de M. Trudeau permet de créer des emplois et de faire naître des technologies vertes », soutient l’avocat et spécialiste du commerce international. « Quand on dit aussi que Parcs Canada va être utilisé pour développer l’économie régionale, c’est des choses qui touchent les régions », ajoute celui qui a travaillé aux États-Unis, à Zurich et à Londres.