À Orléans, l’inclusion se joue aussi sur le terrain de basketball
ORLÉANS – À Orléans, les élèves de l’école publique Jeanne-Sauvé ont troqué leurs baskets pour des fauteuils roulants le temps d’un atelier. Une activité qui leur a permis de découvrir le basketball en fauteuil roulant, en prévision des Championnats du monde de basket-ball en fauteuil roulant de 2026 à Ottawa.
Vingt fauteuils aux formes profilées, des cris d’enthousiasme et des rires : ce jeudi matin, le gymnase de l’École élémentaire publique Jeanne-Sauvé à Orléans s’est transformé en terrain de basket-ball… sur roues.
Objectif : faire découvrir à des élèves de 6ᵉ année le basket-ball en fauteuil roulant, un sport inclusif et accessible à tous.
Autour de l’animateur Nicolas Baril, de Basket-ball en fauteuil roulant Canada (BFRC) – Wheelchair Basketball Canada, les élèves, une cinquantaine, observent avec curiosité les fauteuils alignés en demi-cercle.
« La forme triangulaire de la chaise vise à assurer un maximum de stabilité et de mobilité », explique-t-il, avant d’enchaîner démonstration après démonstration.
« Ceci est une ceinture de sécurité facile à mettre, ceci est une plaque pour les pieds. Voici comment on freine, voici comment on tourne, voici comment on accélère… ».
Les questions fusent, les regards s’illuminent.

Quelques minutes plus tard, place au jeu. Les premiers paniers sont marqués.
« Mes mains sentent le caoutchouc brûlé! », s’exclame Zachary, 11 ans, hilare, après un match intense.
« J’ai marqué trois buts! C’est très amusant, je retenterais l’expérience si je pouvais », ajoute son camarade Micah.
Meicka, elle, 11 ans, partage le même enthousiasme : « C’est une nouvelle expérience, c’est vraiment comme le basket normal, mais avec une chaise! »
Et Jérémie, passionné de soccer et de patinage, confie : « Je ne savais pas que c’était aussi amusant d’être dans une chaise roulante! »
Activité physique et inclusion
L’enseignant titulaire David Benay, responsable de la classe de 6ᵉ année, ne cache pas sa fierté.
« C’est une belle façon d’unir activité physique et inclusion, se réjouit-il. Les élèves adorent essayer de nouvelles choses, et notre école est très ouverte aux différences ».

Pour lui, cette activité revêt une dimension personnelle : « Ma petite-fille Laurence, en première année, est en fauteuil roulant. Quand j’ai visité l’exposition sur les sports inclusifs et les parasports, j’ai tout de suite pensé à elle. »
C’est d’ailleurs en découvrant un atelier semblable avec sa fille aînée qu’il a contacté les organisateurs.
« Ils m’ont appris qu’ils offraient des ateliers gratuits, et qu’en 2026 il y aurait un grand tournoi international à Ottawa. Tout est tombé en place naturellement. »
Bien que sa plus jeune fille, atteinte du syndrome de Rett, ne puisse pas pratiquer de sport, l’activité lui permet d’amorcer de précieuses discussions en classe.
« C’est une façon d’amener les élèves à se mettre à la place des autres, à comprendre que chacun a ses forces et faiblesses. »
À l’école Jeanne-Sauvé, l’inclusion fait partie du quotidien : « Ma fille participe en classe comme les autres. Elle est accompagnée d’une aide, mais les élèves la saluent naturellement, sans voir la différence. Ça fait partie de la vie. On inclut les gens, tout simplement », affirme-t-il.
M. Benay rappelle que cette sensibilisation n’en est pas à ses débuts.
« Il y a quelques années, on avait organisé un atelier de rugby en fauteuil roulant. Et tous les quatre ans, on regarde les Jeux paralympiques en classe. Les élèves réalisent que ces athlètes ne sont pas seulement exceptionnels, mais qu’ils doivent aussi surmonter des obstacles supplémentaires. Ça leur donne une vraie appréciation du sport et du courage humain », note-t-il.
Un rendez-vous international à Ottawa en 2026
Pour Nicolas Baril, ces ateliers sont un moyen de préparer le terrain pour les Championnats du monde 2026, qui se tiendront à Lansdowne, du 9 au 19 septembre 2026.
« Je passe dans les écoles tout au long de l’année, et toutes celles qui participent aux ateliers seront invitées à venir voir des matchs pendant les championnats », explique-t-il.
L’an dernier, il a visité 67 écoles et initié plus de 6500 élèves à la pratique.
« Cette année, notre objectif, c’est d’en rejoindre 10 000! », lance-t-il, fier de l’engouement suscité par ce sport où se mêlent inclusion, effort et plaisir.
À noter qu’en accueillant les Championnats du monde de basket-ball en fauteuil roulant de l’IWBF (Fédération internationale de basket-ball en fauteuil roulant), Ottawa deviendra l’épicentre mondial du basket-ball en fauteuil roulant.
La ville rassemblera ainsi 336 athlètes issus de 28 équipes (16 équipes masculines et 12 équipes féminines) venues des quatre coins du globe.