Ambiance cordiale au déjeuner francophone du maire

Le maire d'Ottawa, Jim Watson.
Le maire d'Ottawa, Jim Watson. Archives ONFR+

OTTAWA – Les Rendez-vous francophone annuels du maire ont parfois pris une tournure politique et revendicatrice à Ottawa. Mais pour la dixième édition, jeudi 24 mars, le sujet qui fâche a été mis de côté.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

La communauté francophone a beau revendiqué haut et fort une capitale officiellement bilingue depuis trois ans, le sujet a été totalement occulté du 10e Rendez-vous francophone annuel du maire Jim Watson.

Le ton a voulu rester résolument positif afin de souligner le 10e anniversaire du Muséoparc Vanier et le 25e anniversaire de la première élection de la députée d’Ottawa-Vanier et procureure générale, Madeleine Meilleur. L’évènement a également offert à des familles réfugiées syriennes francophones nouvellement établies à Ottawa de déguster pour la première fois de la tire d’érable sur neige.

Dans son discours, le maire s’est concentré à vanter les services croissants offerts par sa municipalité en français.

« Ce déjeuner permet à la Ville de souligner la qualité de ses services en français et son soutien à certains projets bénéfiques pour la communauté francophone, tels que des investissements importants envers la rénovation et la réfection de La Nouvelle Scène, qui vient tout juste de rouvrir ses portes, ainsi que le projet de la Maison de la francophonie d’Ottawa, qui profitera à une communauté grandissante dans le secteur ouest d’Ottawa. »

En entrevue avec #ONfr, le maire vante le bilan de sa ville en matière de services en français et s’engage à faire plus.

« Chaque année, on améliore la qualité et la quantité de services en français, notamment dans le département des loisirs et de la culture. Ce n’est pas terminé et je souhaite qu’on fasse encore mieux chaque année pour répondre aux besoins de la communauté francophone d’Ottawa. Nous avons de bons services à l’est de la ville où vivent traditionnellement beaucoup de francophones, désormais, nous nous concentrons sur l’ouest où la communauté francophone grandit. »

Pour le maire d’Ottawa, son opposition au projet d’une capitale officiellement bilingue ne nuit pas aux relations avec la communauté francophone.

« J’ai une relation très positive avec la communauté. Tous les francophones ne font pas du bilinguisme officiel de la ville leur priorité. La plupart de ceux avec qui je parle sont contents avec le niveau de services en français, la traduction, les publications et notre site Internet complètement bilingue… Nous avons moins de plaintes. Les francophones ont d’autres priorités comme le niveau de taxe, l’environnement, le logement abordable, le transport en commun… »

Refusant de parler d’un quelconque malaise entre la communauté francophone et le maire, le président de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) d’Ottawa, Alexandre Mattard-Michaud, parle, dans un échange de courriels, de « relations courtoises et régulières » avec M. Watson et ne désespère pas de convaincre le conseil municipal de l’importance du bilinguisme officiel.

« Le fait que le maire continue de vanter la politique actuelle en matière de bilinguisme à la Ville d’Ottawa n’a rien de nouveau et n’est pas synonyme d’un quelconque froid avec la communauté.  L’ACFO Ottawa et ses partenaires continuent de militer pour l’enchâssement de la politique en question dans la Loi sur la Ville d’Ottawa à Queen’s Park. L’initiative devant venir du conseil municipal, nous poursuivons nos efforts de convaincre une majorité des élus siégeant au conseil du bien fondé de notre cause. »