Athlétisme : Jacqueline Madogo « ne s’attendait pas forcément à battre le record canadien »
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Jacqueline Madogo est une sprinteuse canadienne originaire d’Ottawa, spécialiste du 200 m et du relais 4×100 m. Membre de l’équipe nationale, elle s’est illustrée sur la scène internationale malgré une saison marquée par les blessures.
LE CONTEXTE :
Aux Championnats du monde d’athlétisme 2025 à Tokyo, l’équipe féminine canadienne du 4×100 m a créé la surprise en battant le record national lors des qualifications. Finalistes pour la deuxième année consécutive, les Canadiennes ont couru sous une pluie battante et ont terminé septièmes. Jacqueline Madogo, en plus de sa participation au relais, était aussi alignée sur le 200 m, où elle n’a pas passé les qualifications.
L’ENJEU :
Avec une équipe jeune et ambitieuse, le relais féminin vise désormais à transformer ces finales mondiales en podiums. Pour l’Ottavienne, l’objectif personnel est aussi de retrouver son meilleur niveau en individuel, après une saison tronquée, et de continuer sa progression en vue des prochains Jeux olympiques.
« Vous battez le record canadien lors des qualifications du relais. Quel sentiment domine?
C’est un très bon sentiment. On savait qu’on avait une vague difficile, donc il fallait courir un de nos meilleurs temps. On s’est dit qu’on devait être propres sur chaque passage et courir chacune notre course. On ne s’attendait pas forcément à battre le record canadien, mais c’est arrivé et c’était un super feeling. Les filles étaient vraiment contentes.
Malgré un dernier passage du témoin un peu moins fluide, vous terminez avec un chrono impressionnant. Étiez-vous surprise?
Oui, honnêtement je pensais qu’on avait été un peu plus lentes que ce que le chrono affichait. Mais le plus important, c’est qu’on a atteint la finale. Ça nous a donné de l’espoir, même si on voulait courir un peu plus vite. On est une équipe jeune, on apprend chaque année, et on veut suivre l’exemple des garçons (médaillés d’argent) qui ont montré qu’on pouvait viser encore plus haut.
La finale s’est déroulée sous une pluie torrentielle. À quel point cela a-t-il influencé votre performance?
On étaient déjà habituées. À Paris l’année passée, il pleuvait aussi lors de la finale du relais. On s’est dit qu’on devait juste refaire ce qu’on avait déjà fait. Mais c’est vrai qu’entre la pluie et le fait de courir dans le couloir 2, ce n’était pas idéal. Malgré tout, c’était déjà un gros exploit d’atteindre deux fois de suite la finale mondiale.
Et en individuel sur 200 m, quel a été votre ressenti?
J’étais un peu déçue de ma performance, surtout après avoir atteint la demi-finale aux Jeux olympiques l’année dernière. Cette saison a été compliquée, avec une fracture du pied en décembre. Je n’ai recommencé à courir qu’en mai, donc finir top 48 au monde, c’est déjà un gros exploit pour moi.
Comment avez-vous vécu l’expérience globale au Japon?
C’était une très belle expérience. Les gens sont tellement chaleureux et polis, que ce soit dans la compétition ou parmi les bénévoles de World Athletics. C’était ma première fois au Japon et j’en garde un très bon souvenir.
Quelles sont les prochaines étapes pour vous?
Je prends quelques semaines de repos à Ottawa, puis la reprise de l’entraînement se fera fin octobre, début novembre. Toujours avec mon groupe de Guelph, en vue d’une nouvelle année de compétition. »