Basket-ball : le grand saut chez les pros pour Stephane Ingo 

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Le Franco-Ontarien Stephane Ingo sous les couleurs des Sea Bears de Winnipeg. Gracieuseté

WINNIPEG – Riche d’une carrière universitaire de cinq ans en division 1 aux États-Unis, l’intérieur franco-ontarien a fait son entrée dans le monde professionnel par la porte de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Il a rejoint la toute nouvelle équipe de Winnipeg au sein de la jeune ligue de basket canadienne. 

Parmi près de 200 000 joueurs qui évoluent en première division universitaire américaine chaque année, moins d’une centaine font partie des élus qui ont la chance de toucher au Graal de rejoindre la NBA. Fort heureusement, pour un grand nombre, leur carrière de basketteur ne s’arrête pas aussitôt qu’ils ont mis le pied en dehors de la fac.

Active depuis 2019, la LECB fait partie de ces portes d’entrée dans le monde professionnel, plus particulièrement pour les jeunes joueurs canadiens. 

Après quatre ans passés à l’Université du Maine, puis une année supplémentaire du côté du Collège Marist dans l’État de New York, c’est par la ligue canadienne – qui a pour but de faire la promotion des jeunes talents locaux – que Stéphane Ingo a décidé de lancer sa carrière professionnelle. 

Stephane Ingo lors de sa dernière année universitaire avec le collège Marist. 

L’ailier fort de 2m06 qui a grandi à Mississauga a posé ses valises du côté du Manitoba, plus précisément dans la capitale de la province Winnipeg. Nouvelle franchise au sein de la ligue, les Sea Bears ont su le convaincre de rejoindre ce nouveau projet. 

« C’était déjà l’opportunité de jouer dans la LECB, une ligue qui a débuté il y a seulement quelques années mais qui a déjà de nombreux talents canadiens », confie-t-il. « C’était important d’en faire partie. Et pour Winnipeg, comme c’est la première saison, c’était une chance de faire quelque chose de marquant, d’apporter quelque chose de positif et faire plaisir à leurs fans. »

Et d’ajouter : « J’ai eu d’autres propositions mais cette équipe était la meilleure opportunité d’avoir un rôle. Après avoir vu les coachs, j’ai été convaincu et je dirais même que c’était l’opportunité la plus logique pour moi. Jusqu’à maintenant on est en train de faire un très bon travail là-dessus. »

En tête de la conférence de l’ouest

Un bon travail qui permet à cette équipe d’occuper d’ores et déjà la première place de la conférence de l’ouest avec trois victoires et une seule défaite au compteur. Malgré le manque de vécu de l’effectif, les joueurs ont fait un très bon travail pour apprendre à se connaître et créer rapidement une cohésion d’équipe. De quoi ravir les partisans qui sont entrés dans l’histoire dès la première rencontre et la première victoire face aux Bandits de Vancouver (90-85). 

« Les fans de Winnipeg nous apportent vraiment beaucoup de soutien. On a battu le record d’affluence de la LECB  sur notre premier match avec plus de 5 000 spectateurs. Ça montre à quel point ils sont investis et ils veulent soutenir une équipe professionnelle. C’est la seule équipe de basket de la ville, donc on veut proposer un bon style de jeu, jouer fort et ensemble pour qu’ils continuent à venir. Jusqu’à présent la ville de Winnipeg est vraiment derrière nous et on adore ça. » 

Winnipeg attend toujours son deuxième match à domicile, après un voyage de quatre rencontres à l’extérieur qui prend fin ce vendredi avec un déplacement en Saskatchewan pour affronter les Rattlers.

Si d’un point de vue collectif tout roule pour Stephane Ingo, individuellement il est dans une phase de découverte. En sortie de banc pour la première fois depuis toujours, il doit s’adapter à un nouveau rôle et essayer de s’imposer pour obtenir un temps de jeu régulier.

« L’objectif est vraiment d’avoir un impact rapide et de limiter les fautes et les erreurs » – Stephane Ingo

Sur les quatre premiers, ce dernier a été fluctuant entre seulement 2 minutes 30 sur le match d’ouverture jusqu’à 15 sur le match face à Brampton le 1er juin. Pour rester sur le parquet, le Franco-Ontarien sait parfaitement ce qu’il doit faire. 

« En premier, je dirais ne pas faire de faute. Les matchs où j’ai eu peu de temps de jeu, ce sont ceux où j’ai pris des fautes vite, qui n’étaient pas nécessaires. Dans le match où j’ai joué 15 minutes, je n’ai pas commis ces fautes. Le deuxième point, lorsque je suis dans le jeu, c’est de marquer et de finir fort mes actions lorsque je suis à l’intérieur, prendre des rebonds, faire des contres, avoir un impact immédiat. Ce n’est pas facile car j’ai toujours été habitué à être titulaire et sortir du banc c’est vraiment différent et nouveau pour moi. L’objectif est vraiment d’avoir un impact rapide et de limiter les fautes et les erreurs. » 

Avoir un impact et des objectifs individuels c’est bien, mais pour lui le plus important demeure de continuer à avoir du succès de manière collective. 

« Comme c’est ma première saison professionnelle, l’essentiel c’est de m’améliorer tout le temps. Je pense que le plus important c’est que l’équipe gagne. Les objectifs personnels sont secondaires. » 

Aller là « où le basket peut m’emmener »

Conscient que la LEBC n’est qu’une ligue estivale qui passera très vite, Stéphane Ingo veut profiter de chaque minute qu’il aura sur le parquet pour emmagasiner le maximum d’expérience avant d’envisager la suite de sa carrière. 

« Après la CEBL je veux trouver une équipe en Europe. Je ne suis pas sûr où, mais je vais aller visiter. Je veux essayer de poursuivre une carrière en Europe ou simplement de voir où le basket peut m’emmener et à quel niveau je pourrais jouer. » 

En Europe ou ailleurs, il ne se ferme aucune porte. Il n’oublie pas son pays natal, le Burundi et pourrait envisager une expérience en Afrique au sein de la BAL, compétition affiliée à la NBA qui ne cesse de croître chaque année.