Dominic Mailloux s'est rendu en Côte d'Ivoire en quête d'opportunités commerciales pour les gens d'affaires franco-ontariens. Gracieuseté

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Dominic Mailloux est le président de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario, une organisation qui représente près de 5 000 personnes à travers la province.

LE CONTEXTE :

Une délégation franco-ontarienne a mené, en octobre, une mission d’exploration commerciale à Abidjan, en Côte d’Ivoire, visant à identifier des opportunités d’affaires pour les entrepreneurs de la province.

L’ENJEU :

À l’heure où l’Ontario tente d’attirer de nouveaux investisseurs et de développer son économie, l’Afrique apparaît comme un continent à fort potentiel dans l’essor des échanges commerciaux, sur fond de création de la zone de libre-échange africaine.

« Comment s’est fait le choix de la Côte d’Ivoire pour cette mission en Afrique de l’Ouest? 

On avait pour objectif d’élargir les occasions de commerce en utilisant la francophonie. On regardait du côté du continent africain. Pourquoi la Côte d’Ivoire s’est imposée? Car sur le territoire de l’Ontario, on est à même de rencontrer des gens qui viennent de Côte d’Ivoire ou qui font partie de la diaspora ivoirienne ici au Canada. La diaspora est maintenant assez importante et bien regroupée pour avoir mis sur pied des organismes communautaires comme Akwaba Community, ayant pour objectif de redonner à leur communauté.

Avec les réseaux de contacts établis par Akwaba Community, on a vu que c’était une belle opportunité de faire une première tentative du côté du continent africain, parce qu’on avait déjà créé une relation de confiance avec eux. C’est un peu comme ça que la destination Côte d’Ivoire s’est présentée à nous. 

Quels étaient les objectifs de cette mission? 

On avait entendu parler du Salon Afrique-Canada Immigration Investissement dont la première édition a eu lieu en 2022. On nous avait envoyé un courrier à ce moment-là et on avait signé une entente avec une chambre de commerce locale. On avait aussi entendu beaucoup de bien de cette première édition, qui a eu un succès phénoménal avec plus de 4 000 participants. Quand on a eu vent de cette deuxième édition, on a poursuivi les discussions et on a confirmé notre partenariat cette année. J’ai pris la décision d’être présent au salon avec pour mission d’explorer s’il n’y avait pas des opportunités d’affaires, des liens à créer entre l’Ontario et la Côte d’Ivoire. C’était vraiment ça l’intention.

Il faut mentionner que nous sommes membres de l’Alliance des patronats francophones (APF) qui regroupent des représentants de neuf pays dont la Côte d’Ivoire. C’était aussi une opportunité pour nous d’utiliser notre liste de contacts des gens de l’APF de là-bas pour essayer d’élargir notre réseau. 

Le salon a représenté une occasion de rencontre entre de potentiels futurs partenaires d’affaires. Gracieuseté

Jugez-vous l’expérience concluante? 

Ça a bien fonctionné. En l’espace de quatre, cinq jours, j’ai rencontré une vingtaine d’intervenants de toutes les sphères : politique, décisionnelle et économique bien sûr parce qu’on est quand même dans une situation ou dans certains grands secteurs, il y a des choses à faire. 

Y a-t-il des opportunités d’investissement sur place mais aussi des possibilités de faire venir de la main-d’œuvre ivoirienne au Canada? 

En termes de main-d’œuvre, de part et d’autre, il y a un intérêt qu’on a pu voir dans les communications qu’on avait. C’est un volet important du salon. Il y avait un kiosque du ministère du Travail de l’Ontario qui était bien occupé tout le long de l’événement. En ce qui concerne la main-d’oeuvre à faire venir ici, c’est un grand oui.

En termes d’investissements là-bas, clairement je pense que des opportunités, il y en a aussi, que ce soit dans l’agriculture, la sécurité mais aussi la gestion des déchets. Ce qui est intéressant, c’est qu’on va pouvoir faire venir des cultivateurs franco-ontariens. Mais il n’y pas seulement des investissements canadiens en Côte d’Ivoire! Il y a aussi des possibilités d’investissement pour les Ivoiriens au Canada. En termes d’approvisionnement de certains produits locaux, comme les mangues par exemple, le Canada peut représenter une opportunité d’exportations.

Envisagez-vous de reproduire l’expérience avec d’autres pays francophones d’Afrique?

On est toujours à l’affût d’opportunités qui peuvent se présenter à nous. Je dirais que, sur le continent africain, on va d’abord tenter de consolider la relation et d’effectuer des suivis rigoureux par rapport à la visite que j’ai effectuée en octobre du côté de la Côte d’Ivoire. La prochaine destination qui va s’imposer, c’est probablement le Maroc. »