Carol Jolin veut un troisième mandat à la tête de l’AFO
OTTAWA – Carol Jolin à la tête de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) jusqu’à l’automne 2022? Le mois prochain, le président de l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens tentera d’obtenir un troisième mandat.
« Oui, je mets ma candidature. Je ne l’ai pas déposée encore officiellement, mais je veux le faire », confie à ONFR+ le président sortant.
Carol Jolin avait été élu une première fois par acclamation à la tête de l’AFO en 2016, après le départ de Denis Vaillancourt, lequel ne pouvait pas se représenter pour un nouveau mandat.
Deux ans plus tard, M. Jolin avait été réélu par les membres de l’AFO, avec cette fois un adversaire en la personne de Pablo Mhanna-Sandoval, alors président de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO).
« Mon objectif sera notre réorganisation à sortir de pandémie », confie le président-candidat. « Je fais actuellement du lobbying auprès des députés fédéraux et provinciaux. D’après les données, on sait que 11 à 12% des organismes vont disparaître en décembre. Si on ne fait rien, ça va augmenter. Quand une organisation disparaît dans un petit village ou une ville, c’est une situation très difficile. »
Autre priorité de M. Jolin : la refonte de la Loi sur les services en français (LSF). Trente-quatre ans après son adoption, la loi la plus emblématique pour les Franco-Ontariens ne bénéficie toujours pas d’un second souffle.
« On a maintenant déposé ce libellé pour la moderniser. C’est un document majeur. Il va falloir que ça se fasse. »
Le président estime avoir bon espoir que le gouvernement ontarien donnera suite à ce projet.
« Le Parti progressiste-conservateur avait fait cette promesse de moderniser la loi quand il a été élu. Par ailleurs, la dynamique avec la ministre des Affaires francophone, Caroline Mulroney, est aujourd’hui très favorable. Pendant la pandémie, on se parlait régulièrement. Cela a permis notamment de faire des points de presse avec une traduction en français simultanée. »
Entre la crise linguistique de l’automne 2018 puis la pandémie, le deuxième mandat de M. Jolin a été particulièrement agité. Pendant deux ans, le président de l’AFO a été aussi la cible de critiques virulentes de la part de militants racialisés, reprochant à l’organisme son manque de diversité.
« Nous devons plus intégrer les communautés raciales et ethnoculturelles, et leur faire sentir que l’AFO est bien un regroupement communautaire intéressant pour eux. On va travailler aussi avec la Coalition des Noirs Francophones de l’Ontario (CNFO), les aider à trouver du financement. Nous avons déjà deux postes réservés aux minorités raciales et ethnoculturelles francophones sur notre conseil d’administration. Je comprends que des gens aimeraient qu’on travaille plus, mais on va le faire. »
Petite surprise parmi les objectifs du président-candidat : la formation de nouveaux leaders franco-ontariens.
« L’AFO peut travailler énormément pour former des leaders communautaires de tous âges, de tous groupes et de tous les visages de la francophonie. Ça va nous donner un coup de pouce pour faire avancer les dossiers, et avoir un plus grand impact politique. »
Pas d’autres candidats annoncés
Dans une autre entrevue avec ONFR+, le directeur général de l’AFO, Peter Hominuk, a laissé entendre qu’il n’y avait pour l’instant pas d’autres candidats déclarés à la présidence de l’AFO.
L’organisme a fixé au 9 octobre la date limite pour les candidatures.
Les membres représentant les groupes institutionnels et les associations membres de l’AFO voteront de manière électronique du 15 au 22 octobre.
Le ou la nouvelle président(e) sera connu le samedi 24 octobre en marge de la 15e assemblée générale de l’organisme.
La traditionnelle AGA de l’AFO conclura une semaine de « rencontres virtuelles » lesquelles remplacent, cette année, le traditionnel symposium de fin octobre.
D’autres postes à pourvoir
Outre la présidence, d’autres postes seront à pourvoir sur le conseil d’administration de l’AFO comprenant 11 membres.
Il y aura ainsi une élection pour trouver un administrateur pour les régions « Est », « Nord-Est », « Nord-Ouest », « Centre » ainsi que pour le poste réservé au groupe « jeunesse ».
La durée de mandat de tous les postes, incluant celui de la présidence, est de deux ans.