Ces fonctionnaires franco-ontariens qui gagnent plus de 100 000 $
TORONTO – Des centaines de Franco-Ontariens figurent dans le club de moins en moins fermé des fonctionnaires au revenu à six chiffres. C’est ce que révèle la Sunshine List 2021 tout juste dévoilée. On y retrouve des agents ministériels, des enseignants, des médecins, des dirigeants de conseil scolaire, d’université et d’hôpitaux.
C’est un rituel immuable depuis 1996. Chaque année, le traitement annuel des fonctionnaires les mieux rémunérés de la province est déballé sur la place publique. Objectif : faire toute la transparence sur l’usage de l’argent des contribuables et limiter les abus. La liste en compte plus de 244 000, en 2021, 38 000 de plus que l’année précédente. Ils n’étaient que 4 500 en 1996, au moment sa création sous le gouvernement Harris.
En haut de la pyramide, le patron d’Ontario Power Generation (OPG) culmine à plus de 1,6 million de dollars, talonné par l’un de ses lieutenants, Dominique Minière. Avec 1,5 million de dollars par an, le chef de la stratégie d’OPG est le fonctionnaire francophone le mieux payé en Ontario.
Dans la sphère franco-ontarienne, on retrouve également les patrons d’hôpitaux Bernard Leduc (Hôpital Montfort) avec 434 515 $ et Dominic Giroux (Horizon Santé Nord) avec 368 947 $. Toujours dans le domaine de la santé, le médecin-hygiéniste et directeur général du bureau de santé publique de l’Est de l’Ontario, Paul Roumeliotis, a perçu un traitement de 409 842 $, tout proche de celui de Kieran Moore qui a perçu 461 022 $ à titre de médecin-hygiéniste en chef de Kingston puis de l’Ontario.
Le monde de l’éducation est aussi largement représenté. 95 % des augmentations proviennent de ce secteur, selon le Conseil du Trésor de l’Ontario. La quasi-totalité des directeurs de l’éducation dans les conseils scolaires figure sur la Sunshine List, de même que la présidente de L’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO).
Les recteurs d’université aussi, avec toutefois d’importantes disparités. Nommé en juin dernier, Pierre Ouellette de l’Université de l’Ontario français a touché 116 495 $. Robert Haché, qui a sabré dans les effectifs et les programmes de La Laurentienne, a perçu le double. Jacques Frémont de l’Université d’Ottawa – englué dans plusieurs polémiques en 2021 – a empoché quasiment le quadruple : 399 616 $.
Les patrons des collèges Boréal et La Cité, Daniel Giroux et Lise Bourgeois, franchissent la barre des 260 000 $. La nouvelle présidente-directrice générale de Groupe Média TFO, Michelle Séguin, a perçu quant à elle 186 573 $ en 2021. Elle assurait sa fonction par intérim depuis mai 2021 jusqu’à sa nomination en février dernier.
La juge en chef de l’Ontario, Lise Maisonneuve, est dans le haut du panier avec un traitement de 365 654 $. Au sein du ministère des Affaires francophones, la rémunération de la sous-ministre Marie-Lison Fougère dépasse les 300 000 $. C’est deux fois plus que la ministre Caroline Mulroney. L’ombudsman de l’Ontario, Paul Dubé, touche 312 419 $. Son adjointe aux services en français Kelly Burke, 244 066 $.
Le salaire moyen en baisse à 123 738 $
Dans l’ensemble, le salaire moyen est de 123 738 $ en 2021, en légère baisse comparé à l’année précédente, 125 870 $. Le top 4 est occupé par des employés d’OPG, tous au-dessus du million de dollars. Il faut descendre au 9e rang pour voir la première femme. Les revenus de Penny Sutcliffe, la médecin-hygiéniste du bureau de santé publique de Sudbury et districts, avoisinent les 800 000 $.
Il existe à l’inverse de nombreux organismes publics qui ne rémunèrent aucun salarié au-delà de 100 000 $. Dans la francophonie, par exemple : Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOCVF), l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), le Carrefour des femmes du sud-ouest de l’Ontario, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), le Festival franco-ontarien (2006), la Clé d’la baie en Huronie, Intégration communautaire de Nipissing Ouest…
Divulguée chaque année avant le 31 mars, la Sunshine list est née de la Loi de 1996 sur la divulgation des traitements dans le secteur public qui exige que les organismes qui reçoivent des fonds publics de la province de l’Ontario rendent publics les noms, postes, salaires et total des avantages imposables des employés ont été de 100 000 $ ou plus au cours de l’année civile précédente.
Elle s’applique au gouvernement de l’Ontario, aux organismes de la Couronne, municipalités, hôpitaux, conseils de santé publique, conseils scolaires, universités, collèges et autres employeurs du secteur public qui reçoivent un financement important du gouvernement provincial.