Cinq points à retenir de l’assemblée annuelle du Réseau mieux-être francophone du Nord

Le recteur de l'Université de Hearst s'est vu remettre un prix de reconnaissance après l'assemblée générale annuelle du RMEFNO. Crédit image : Inès Rebei

SUDBURY – La 13e assemblée générale annuelle (AGA) du Réseau mieux-être francophone du Nord de l’Ontario (RMEFNO) a eu lieu mercredi soir et pour la première fois en présentiel depuis la pandémie. Voici cinq éléments qui ressortent de cette riche rencontre de deux heures qui a réuni plusieurs acteurs importants de la santé du Nord.

Des bons coups

Fabien Hébert, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), était l’invité d’honneur de l’événement et a été le premier à s’adresser à l’audience. Il est notamment revenu sur l’adoption d’un nouveau règlement sur l’offre active entrée en vigueur le 1er avril dernier. « C’est nous qui avons vraiment le mieux encadré l’offre active comparativement aux autres provinces », a-t-il déclaré en ajoutant que celles-ci ont choisi la voie politique plutôt que réglementaire. Cette année, le taux de soumission des rapports de service en français par des fournisseurs a atteint 99 %, soit plus que n’importe quelle autre région selon le rapport annuel de l’organisme.

Fabien Hébert a été coprésident du Réseau et est l’actuel président du Conseil des gouverneurs de l’Université de Hearst. Crédit image : Inès Rebei

Des lacunes systémiques 

Bien qu’ils aient souligné plusieurs avancées, les intervenants ont tous déploré des inégalités dans l’accès aux services de santé en français. Un des constats évoqués durant l’assemblée concerne le manque d’outils permettant de cibler les données linguistiques. Le directeur de Société santé en français (SSF), Antoine Désilets a fait savoir, à distance, que les fonds proposés par le fédéral via le programme pour les langues officielles : « C’est du financement sur cinq ans, mais c’est moins que ce qu’on aurait dû avoir. » Ce dernier a ajouté que le SSF cherche activement un moyen de renforcer l’aide financière au RMEFNO.

Retard dans l’ajout de la variable linguistique de la carte santé

Fabien Hébert a fait une remarque qui n’a pas manqué de faire réagir le public présent. Celui-ci a fait subtilement référence à l’engagement du gouvernement de Doug Ford d’inclure la variable linguistique sur les cartes santé. « On nous dit que ça s’en vient, mais on nous a dit ça dix ans plus tôt, et on attend toujours la carte santé », a-t-il lâché sous les rires de la salle.

Dominic Giroux, futur ex-directeur de l’hôpital Horizon Santé-Nord a fait une courte mais remarquée apparence durant la rencontre. Crédit image : Inès Rebei

Recrutement d’une personne en santé à l’AFO

M. Hébert a profité de son passage pour annoncer que l’AFO finalise en ce moment l’embauche d’une personne pour le nouveau poste de coordonnateur en santé, un poste à temps plein, qui a été réclamé le mois dernier durant l’AGA de l’organisme. La personne devrait entrer en poste en juin prochain. Il a également fait part de la volonté de l’AFO qu’il y ait ce qu’il a appelé la répartition de la cascade d’imputabilité : « Ce qu’on veut c’est que tous les gens au ministère de la Santé soient responsables des services en français. »

L’Université de Hearst récompensée

Une remise de prix s’est tenue à la suite de l’assemblée, laquelle a vu l’Université de Hearst être récompensée pour ses efforts pour améliorer l’accès et l’équité des services en français, notamment grâce à son nouveau programme de 2e cycle en psychothérapie.

Son recteur, Luc Bussières, qui a fait le déplacement, a souligné que l’année a été historique pour l’établissement qui a obtenu son autonomie et fêtera 70 ans de service en français. La moitié de la première cohorte du programme offert 100% en ligne vient de l’extérieur de la région mais doit venir pour deux séjours dans le Nord. « Ils vont peut-être attraper la piqure du Nord comme ça nous est souvent arrivé », a-t-il plaisanté.

La planche symbolisant la récompense est « très représentative » du Nord a lancé avec humour le recteur Bussières devant la directrice du RMEFNO Diane Quintas. Crédit image : Inès Rebei