Collège d’Alfred : la gestion donnée à La Cité
ALFRED – Une solution temporaire se dessine pour le collège d’Alfred dans l’Est ontarien, quasiment un an jour pour jour après le début des menaces de fermeture pesant sur l’établissement.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz
Le gouvernement de l’Ontario a annoncé, jeudi 5 mars, donner la gestion des programmes de l’unique institution d’enseignement agricole francophone en Ontario à La Cité, pour l’année scolaire 2015-2016.
Une annonce dans le sens du rapport du facilitateur Marc Godbout pour la relance du Collège d’Alfred, publié courant décembre, et qui misait alors sur une gestion des programmes et des opérations aux installations d’Alfred sous la responsabilité du campus francophone d’Ottawa. Et ce, au détriment du collège Boréal, pressenti un moment pour assurer un rôle plus important.
Dans un bref communiqué, le 30 janvier, la province affirmait par ailleurs recevoir les admissions de nouveaux étudiants pour l’année universitaire 2015-2016.
« C’est un grand pas en avant », estime le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Denis Vaillancourt, à #ONfr. « On a désormais un leadership et un chef d’orchestre pour la gestion du collège d’Alfred à court terme. »
Trois programmes
Concrètement, La Cité assurera la gestion des trois programmes principaux au collège d’Alfred, dont un sera directement donné par le collège Boréal. À savoir le programme de Techniques en soins vétérinaires. Une recommandation en somme du rapport Godbout.
« Nous devons rencontrer très vite le personnel du collège d’Alfred. Nous voulons rassurer et évaluer les besoins », affirme la présidente de La Cité Lise Bourgeois, jointe par #ONfr, quelque temps après l’annonce.
« Nous (La Cité) étendons nos ailes dans l’Est ontarien », ajoute-t-elle, n’excluant d’ores et déjà pas des « embauches » pour l’année scolaire 2016-2017.
« Les actions de La Cité concernent l’embauche, et l’administration des lieux, en plus de la coordination des programmes », clarifie Tom Manley, président du Conseil communautaire du collège d’Alfred, et manifestement satisfait de l’annonce. « L’entretien des lieux est en revanche la responsabilité de la province et devra faire l’objet d’une discussion future. »
Incertitude permanente
Car le futur reste toujours flou pour le collège, toujours menacé d’une fermeture depuis que l’Université de Guelph (UdeG), à laquelle l’établissement était rattaché, eut décidé de s’en désinvestir pour des raisons financières, à la mi-mars 2014.
Bien malin qui pourrait prédire les projets actuels du ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, et des Affaires rurales, Jeff Leal, semble-t-il soucieux de ne pas privilégier le collège d’Alfred par rapport à son pendant anglophone à Kemptville, lui aussi menacé de fermeture depuis le désengagement de l’UdeG.
« Nous continuons à travailler avec nos partenaires pour faire en sorte que les campus de Kemptville et d’Alfred demeurent un élément important de la culture et de la tradition agricole dans l’Est de l’Ontario, ainsi qu’un pilier économique pour les communautés locales », a ainsi réagi M. Leal dans le communiqué émis le 5 mars.
La ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, sa cantonne toujours à « une annonce prochaine », capable de redynamiser l’institution scolaire.
Le gouvernement de l’Ontario avait demandé un coup de pouce au fédéral et fait connaître son intention de confier éventuellement l’établissement « aux collectivités locales », dans son communiqué du 30 janvier. Une solution alors rejetée en bloc par les Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR).