Comité consultatif des affaires francophones : l’heure est au bilan

L'hôtel de ville de Toronto, un 25 septembre. Crédit image: Rudy Chabannes

TORONTO – Avec cette huitième réunion qui a eu lieu au lendemain des élections provinciales, la mission du Comité consultatif des affaires francophones de Toronto arrive à échéance. Quels en sont les points d’orgue et les principales réalisations durant ce mandat marqué par deux ans de pandémie?  

Et de huit pour le Comité consultatif des affaires francophones de Toronto! Ayant pour mission de servir d’intermédiaire entre la communauté francophone de Toronto, les élus et l’administration municipale, ce comité aviseur de la ville vient de clore sa huitième réunion, et avec, son mandat qui a pris effet en 2019.

À l’ordre du jour : présentation du Bureau du Québec invité pour l’occasion, présentation du rapport des représentants de la Commission de transport de Toronto concernant l’étude des coûts d’installation de panneaux bilingues dans chaque station de métro (un coût qui n’a pas été livré pendant la réunion!), le point sur la Stratégie de Toronto pour les nouveaux arrivants 2022-2026 et la remise du rapport de fin de mandat du Comité.

L’affaire des livres en français est le principal fait d’armes selon les intéressés

Toutefois, pour plusieurs membres du comité sortant, leur principal fait d’armes concret réalisé durant leur mission ne figure guère dans cet ordre du jour.

Dominic Mailloux, président de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario. Gracieuseté

« On a eu une belle discussion en ce qui concerne la Bibliothèque publique de Toronto et les livres francophones qu’on voulait retirer. Suite à cela, la Ville a mené des actions concrètes avec des changements de cap, ce qui a abouti aux consultations publiques qui ont eu lieu en ce moment », se targue Dominic Mailloux, président de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario.

Et d’ajouter : « Il y a aussi les discussions qu’on a eues avec la Ville concernant la COVID-19 et son impact sur la communauté francophone. Ces deux éléments sont pour moi les plus importants pendant notre mandat. » 

Même son de cloche du côté culturel représenté au comité par Marcelle Lean, directrice générale de Cinéfranco.

« S’il y a des avancées, elles seraient de l’ordre de l’intelligence dans la mesure où on a mis la lumière sur ce qui se passe à Toronto et comment on y presse parfois la francophonie. L’affaire des livres en français de la TPL en est un exemple intéressant parce qu’on a pu parler directement aux responsables de la ville. »

Marcelle Lean, directrice générale de Cinéfranco, Archives ONFR+

« La mollesse » du Comité critiquée

Si le bilan du comité peut sembler maigre, certaines voix s’étaient levées bien avant cette dernière rencontre pour critiquer le peu de résultats attribué au Comité dont les membres l’expliquent, en partie, par les deux ans de pandémie.

« Je reste positive sur le potentiel d’action du comité consultatif des affaires francophones de Toronto. En tant que chefs de file de nos organismes francophones, nous avons bien œuvré, mais la pandémie nous a certainement privés d’une cohésion d’ensemble pour agir collectivement », optimise Mme Lean.

« Il y a eu des incidences de la COVID-19 sur le travail du comité, mais je dirais que de tous les comités sur lesquels je suis assis, celui-là était le moins touché. On a par exemple eu une réunion qui a été annulée parce qu’il n’y a pas eu du tout d’agenda, mais c’est une en deux ans », relativise Serge Paul, président de l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) à Toronto.

Serge Paul, , président de l’Association des communautés francophones de l’Ontario à Toronto. Archives ONFR+

Quant à savoir si le Comité va être reconduit avec de nouveaux membres, cela dépendra du nouveau conseil qui émergera des élections municipales, lesquelles auront lieu en octobre prochain. L’une des prérogatives de ce dernier est de décider de maintenir le Comité, ou pas.