La région de Kenora est l'une des trois candidates du projet de nouvelle CFA. Archives ONFR

SUDBURY – Les trois collectivités présélectionnées pour devenir une nouvelle communauté francophone accueillante (CFA) dans le Nord sont le district du Nipissing, le Corridor du Nord et la région de Kenora. Des candidatures 100 % régionales pour la première fois depuis le début du projet de CFA dans le Nord.

ONFR a obtenu l’information auprès du Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord qui confirme avoir reçu ces trois candidatures au terme d’un appel d’intérêt ayant pris fin au début du mois d’avril. 

Les partenaires communautaires en charge des dossiers de candidature sont les Compagnons des Francs Loisirs de North Bay, pour le district de Nipissing, le Centre régional de recherche et d’intervention en développement économique et communautaire (CRRIDEC) pour le Corridor du Nord qui inclut notamment Timmins, le district de Cochrane et d’autres villes le long de la route 11, et l’Association des francophones du Nord-Ouest (AFNOO) pour la région de Kenora.

Près de 56 % de la population de Sturgeon Falls a le français comme première langue officielle parlée. Source : Wikipedia

À ce stade, le dossier de l’une de ces trois communautés a déjà été sélectionné pour devenir une CFA et se trouve désormais entre les mains d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Un comité d’experts en immigration du Nord a procédé à la sélection, mais aucun d’entre eux n’avait de lien avec les communautés ayant posé leur candidature, tient à préciser le Réseau du Nord.

L’annonce de cette nouvelle CFA, et les neuf autres finales à l’échelle du pays, aura lieu aux alentours du mois de juin par le Ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Marc Miller.

L’atout des candidatures régionales

L’organisme fait savoir qu’il y avait eu beaucoup d’intérêt de plusieurs municipalités, si bien que certaines ont été encouragées à soumettre une candidature régionale afin de minimiser la compétitivité.

« C’est important pour nous de mettre en place des candidatures régionales pour faciliter la collaboration multilatérale entre les partenaires, mais aussi assurer qu’il y ait un maximum de communautés qui puissent bénéficier du projet », explique Thomas Mercier, coordonnateur du Réseau du Nord.

Thomas Mercier croit au potentiel du CFA pour attirer et retenir des francophones dans le Nord. Gracieuseté

Selon M. Mercier, le fait d’avoir une CFA regroupant plusieurs collectivités présente un avantage pour un territoire aussi étendu que celui du Nord. Il cite en exemple le district du Nipissing dont North Bay est le centre de service, mais qui comprend également Sturgeon Falls où se trouve une importante communauté franco-ontarienne.

La candidature de la région de Kenora comprend des régions très isolées avec des francophones éparpillés entre Red Lake, Sioux Lookout, Ignace, Dryden et Kenora et qui doivent souvent faire de grandes distances pour accéder à des services.

« C’est la réalité du nord de l’Ontario où les services ne sont pas que dans un endroit et souvent, les habitants d’une communauté ont à vivre et interagir dans un ensemble territorial régional. »

Plus de services d’établissement

En 2019, les communautés qui avaient posé leurs candidatures étaient Sudbury, Thunder Bay et la route 11 entre Kapuskasing et Hearst. Et pour celles qui n’avaient pas été sélectionnées, le fait d’avoir soumis une candidature aura permis de faire avancer les services aux nouveaux arrivants.

« C’est important d’avoir la population franco-ontarienne et même les anglophones de Sudbury mobilisés »
— Thomas Mercier

« Ça a permis de faire en sorte qu’au bout de la ligne, même si c’est Sudbury qui a eu la CFA, il y a quand même eu l’arrivée de nouveaux services d’établissement, grâce à cette mobilisation-là, à Thunder Bay et entre Hearst et Kapuskasing », se réjouit Thomas Mercier. Pour le moment, aucun service d’établissement n’existe à Kenora et à Nipissing Ouest.

Selon le coordinateur du Réseau Nord, le projet CFA de Sudbury a contribué à mettre en place « plusieurs belles initiatives concertées qu’on n’aurait pas pu voir autrement ». Il cite, en exemple, la foire de l’emploi, qui aurait attiré plusieurs nouveaux arrivants francophones, ou encore le concours de talent théâtralisé Par ici, le talent!

Timmins, 4ème ville francophone en Ontario.
La mairesse de Timmins avait exprimé son intérêt envers le projet de CFA dans le passé. Archives ONFR

Des points d’amélioration

Quant aux zones d’amélioration pour la CFA de Sudbury et la prochaine, Thomas Mercier évoque vouloir mettre en place un nouveau plan communautaire à améliorer dans les prochaines années, en concertation avec les acteurs communautaires impliqués.

L’objectif? Renforcer la partie interculturelle et la mobilisation de la communauté afin d’avoir un mariage interculturel.

« C’est important d’avoir la population franco-ontarienne et même les anglophones de Sudbury mobilisés, qui se reconnaissent dans le projet et qui participent aux activités avec les nouveaux arrivants », termine M. Mercier qui indique que le Réseau du Nord travaille sur un processus de consultation multilatérale.

Lancé en 2018, le programme CFA compte actuellement 14 villes participantes au Canada, notamment Sudbury, Hamilton et Hawkesbury en Ontario. Les CFA reçoivent des fonds de plusieurs centaines de milliers de dollars afin de favoriser l’intégration d’immigrants francophones. 

Le ministère signera des ententes avec les nouvelles communautés dès cet automne, celles existant étant en vigueur jusqu’en mars 2028.