Conférence parlementaire à Rabat : le droit des femmes sous le signe de la francophonie

Conférence de l’APF à Rabat, Réseau des femmes
Conférence de l’APF et du Réseau des femmes parlementaires. Crédit image: Protocole de l’Assemblée législative de l’Ontario

RABAT – Des parlementaires franco-ontariennes ont fait le déplacement à Rabat, à la chambre des représentants du parlement marocain, ont eu lieu, il y a quelques jours, des réunions de la Commission des affaires parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et du Réseau des femmes parlementaires sur des thèmes et enjeux tels que l’égalité des genres, le harcèlement, la discrimination, la place des femmes en politique. Elles ont soulevé des propositions de travaux pour l’Ontario, notamment sur la traite des personnes.

Il s’agissait de la 28e session de l’Assemblée régionale Afrique de l’APF, de l’assemblée générale de l’Association des secrétaires généraux des parlements francophones, ainsi que des réunions du Réseau des femmes parlementaires, réunissant des participants des quatre coins du monde : Afrique, Europe mais aussi Cambodge, ou encore Roumanie.

La vice-présidente de la chambre des représentants, Khadija Zoumi, a souligné le rôle de l’APF dans « la mutualisation des efforts de la communauté internationale pour parvenir à l’égalité femme-homme », conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) de 2030 des Nations Unies, évoquant l’engagement pris par le Maroc en faveur de l’autonomisation des femmes et de la consolidation de l’égalité.

De gauche à droite : les députées Lucille Collard (Ottawa-Vanier) du Parti libéral, Natalia Kusendova (Mississauga-Centre) du Parti progressiste-conservateur, France Gélinas (Nickel Belt), porte-parole NPD en Santé. Crédit image : Protocole de l’Assemblée législative de l’Ontario

En ce Mois de la francophonie et en marge du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, des députées franco-ontariennes de trois partis politiques – le Parti progressiste-conservateur, le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral -, ont œuvré ensemble pour la section Ontario dans le cadre du Réseau des femmes parlementaires.

Un projet commun de lutte contre la traite des personnes

« Pour moi, cela combinait les deux : le Mois de la francophonie et la Journée internationale des droits des femmes », s’est réjouie à son retour en Ontario la députée libérale Lucille Collard (Ottawa-Vanier), ravie d’avoir « participé à un événement francophone et qui touche également les femmes ».

L’adjointe parlementaire de la ministre des Affaires francophones, Natalia Kusendova, députée du Parti progressiste-conservateur et présidente de la section ontarienne de l’APF, évoque en entrevue avec ONFR+ les travaux envisagés par la section Ontario : « Nous avons proposé de rédiger un nouveau rapport pour le prochain sommet, une stratégie de lutte contre la traite des personnes. »

« Nous souhaitons sensibiliser les autres parlements francophones pour trouver des solutions à ce phénomène qui a empiré avec la pandémie », ajoute-t-elle.

Mme Kusendova précise que Lucille Collard soumettra le projet au président de l’Assemblée parlementaire ontarienne : « Ce projet de loi qui vise à aider les victimes de la traite des personnes est tout de même passé en deuxième lecture. C’est quelque chose que je voulais partager avec les autres parlementaires francophones et femmes aussi d’autres pays », explique elle-même la députée libérale.

Les députées provinciales Natalia Kusendova et Lucille Collard au côté de la députée fédérale et ex-ministre des Affaires francophones Marie-France Lalonde. Crédit image : Protocole de l’Assemblée législative de l’Ontario

Les deux tiers des cas signalés à la police canadienne sont en Ontario avec un âge moyen de recrutement pour exploitation sexuelle de 13 ans. Le gouvernement ontarien a annoncé une stratégie de lutte contre la traite des personnes avec un investissement de 307 millions de dollars sur cinq ans entre 2020 et 2025.

Une enveloppe justifiée par l’implication de nombreux ministères tels que le ministère de la Santé, du Solliciteur général, le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires, explique Natalia Kusendova.

Elle évoque également les chiffres alarmants de féminicides, 45 000 pour les cas recensés en 2021, avec cinq femmes tuées par heure par un membre de leur famille à travers le monde. Une réalité dont l’Ontario n’est pas exempt avec sept personnes sur dix victimes de violence familiale qui sont des femmes ou des filles. Les femmes autochtones sont aussi trois fois plus susceptibles de subir des violences conjugales.

Un nouveau cercle de femmes parlementaires en Ontario?

Parmi les différents thèmes abordés, la place des femmes en politique. Pour Chantal Soucy, présidente du Réseau des femmes parlementaires et première vice-présidente de l’Assemblée nationale du Québec, cette opportunité permet aux différents États membres de soutenir les travaux du réseau en matière de renforcement de la participation et de la représentation politique des femmes, soulignant l’importance du partage d’expériences et de la mise en réseau des femmes parlementaires dans la région francophone.

La section Québec a présenté un rapport contre les violences faites aux femmes en milieu parlementaire, notamment le harcèlement et la discrimination. De cette initiative a émergé l’idée de créer un potentiel cercle de femmes parlementaires de l’Ontario non partisanes pour consolider le rôle et le pouvoir des femmes en milieu parlementaire.

« C’est un sujet qui nous met toutes d’accord », conclut Mme Kusendova. Dans une optique d’inclusion, ce cercle, s’il voyait le jour, serait ouvert aux francophones comme aux anglophones.