Congrès de l’AFO : Mulroney absente, Kusendova prend le relais
SUDBURY – Caroline Mulroney absente une deuxième année consécutive pour le congrès de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), les Franco-Ontariens ont découvert Natalia Kusendova, envoyée par le Parti progressiste-conservateur. En entrevue pour ONFR+, la députée de Mississauga Centre évoque la nécessité de rebâtir des ponts entre son gouvernement et les leaders francophones de l’Ontario.
Natalia Kusendova est restée en tout deux journées au congrès annuel, plus précisément au Collège Boréal. Présente lors du Grand gala le samedi soir, elle était de nouveau là, dimanche matin, pour assister à la 14e assemblée générale de l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens.
« Je suis venue pour représenter la ministre et connaître mieux la communauté franco-ontarienne », a expliqué à ONFR+ la députée dans un bon français. « On doit avoir un dialogue positif avec l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, faire des rencontres, s’asseoir à la même table et parler de tous les défis qui se passent dans la communauté. »
Cela signifie-t-il plus de rencontres entre l’AFO et le gouvernement provincial? « Je pense que c’est possible. En novembre, il y a le lobby day, et je pense que Mme Mulroney sera disponible pour parler aux membres. Il y a beaucoup de choses que Mme Mulroney peut parler avec Carol Jolin. »
L’AFO parle t-elle assez à Mme Mulroney? « J’aimerais lui parler plus souvent », confie du bout des lèvres Carol Jolin en entrevue avec ONFR+, dimanche matin peu après la clôture du congrès.
Mais le président de l’AFO avait ensuite laissé entendre « parler beaucoup au personnel du gouvernement », citant au passage les conversations fréquentes avec Marilissa Gosselin, conseillère aux Affaires francophones du gouvernement Ford, et Matthew Conway, directeur des Affaires francophones pour le bureau de Mme Mulroney.
Doug Ford au congrès de l’AFO en 2020?
Samedi soir en marge du Grand gala, l’élue de Mississauga Centre avait profité de son allocution aux 400 membres présents pour excuser l’absence de Mme Mulroney. « Elle a malheureusement d’autres engagements ce soir. »
Mais en entrevue pour ONFR+, Natalia Kusendova n’exclut pas de convaincre Caroline Mulroney d’assister au congrès annuel de l’AFO en 2020 qui aura lieu à Ottawa.
« L’année prochaine, c’est le 110e anniversaire de l’AFO, ça sera très bien si Mme Mulroney et le premier ministre, Doug Ford, assistent à cette occasion. Je vais parler à Doug Ford de cela, lui dire que ça serait important et un bon geste, lui apprendre aussi quelques mots en français. »
Carol Jolin veut de son côté voir la députée comme une alliée. « On la connaît déjà depuis un moment, on l’a rencontrée à plusieurs reprises à Queen’s Park, c’est une francophile convaincue. Infirmière de profession, elle s’est intéressée au projet de loi 74, sur les soins de santé de la population. Elle a des discussions ici et là avec la ministre de la Santé, Christine Elliott, de ce fait, elle devient une alliée sur un dossier aussi important que la santé. »
Née en Slovaquie, Mme Kusendova explique avoir appris le français à un jeune âge lorsque sa famille a habité en Belgique. Elle a par la suite fréquenté une école d’immersion et suivi des cours de français langue seconde à l’Université de Toronto. Elle affirme continuer à apprendre le français.
Confusion à l’assemblée générale
L’assemblée générale tenue d’ailleurs dimanche matin n’a pas réservé de surprises. Comme prévu, les membres de l’AFO ont adopté une résolution visant à la modernisation de la Loi sur les services en français, incluant le rétablissement d’un commissaire aux services en français indépendant.
Autre résolution approuvée : l’idée que l’AFO « prenne tous les moyens nécessaires » pour garder le journal Le Droit à Ottawa. Depuis août dernier, la survie du quotidien centenaire est menacée après que le Groupe Capitales Médias (GCM) eut déclaré faillite. Un déménagement possible du journal à Gatineau est même maintenant évoqué.
Mais c’est surtout une résolution visant à ce que l’AFO « travaille » avec la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) afin de « poursuivre le travail en vue d’assurer une gouvernance par et pour les francophones dans l’ensemble des programmes universitaires de langue française dans la province », qui a semé la confusion pendant une dizaine de minutes.
Un second vote précisant cette fois que le terme « universitaire » n’englobait pas les programmes « postsecondaires » a notamment rassuré les représentants des collèges La Cité et Boréal, inquiets du « manque d’autonomie » que laissait planer sur leurs institutions la résolution initiale.