Congrès libéral : Poilievre dit non « à protéger et promouvoir nos deux langues officielles »

Justin Trudeau. Crédit image : Adam Scotti (Cabinet du premier ministre).
Justin Trudeau. Crédit image : Adam Scotti (Cabinet du premier ministre).

OTTAWA – Dans un discours d’une vingtaine de minutes au congrès libéral à Ottawa ce jeudi soir, Justin Trudeau a tiré à boulets rouges sur le chef conservateur Pierre Poilievre dans ce qui s’apparentait à un discours de campagne électorale.

Cette allocution du premier ministre était en quelque sorte un moyen de relancer son élan récemment mis à mal par plusieurs sondages montrant les troupes de Pierre Poilievre en tête. Ce dernier étant vu comme le candidat préféré des Canadiens pour diriger le pays. Justin Trudeau a critiqué la position du chef conservateur, notamment sur Radio-Canada, les langues officielles, ces propos sur le fait que le Canada « est brisé » ou encore le wokisme.

Qualifiant Pierre Poilievre d’« alternative trop sombre » pour le pays et « trop occupé à créer de la colère », Justin Trudeau soutient que son adversaire « et son Parti conservateur brisé veulent démolir les choses ».

« Le populisme de Pierre Poilievre, ses slogans et mots à la mode ne sont pas des solutions sérieuses aux sérieux défis auxquels nous sommes confrontés », a-t-il lancé, citant l’accès à un médecin famille, la création d’emplois, l’accès aux logements comme des obstacles à surmonter.

Pour Justin Trudeau, le désir de son adversaire de couper le financement de CBC démontre qu’il « dit non » à « promouvoir et protéger » le français et l’anglais au pays.

« Les Canadiens, en particulier dans les petites villes, comptent sur Radio-Canada pour leurs nouvelles. CBC Radio-Canada dessert des millions de Canadiens dans chaque pièce du pays. Radio-Canada joue un rôle essentiel dans la défense et la promotion de la langue française à travers le Canada », a-t-il martelé.

Un discours de candidat à sa succession

Il a remis aussi en cause les nombreuses fois où le chef conservateur s’est attaqué à ses « politiques wokes » citant l’accès aux garderies à 10 $, « la réduction de moitié du taux de pauvreté » et un cabinet paritaire.

« Ils (les conservateurs) disent soit qu’investir dans les Canadiens est un gaspillage d’argent, soit que nos politiques sont trop woke. Trop woke! Hey, Pierre Poilievre, il est temps pour toi de te réveiller », s’est exclamé Justin Trudeau, s’attirant un tonnerre d’applaudissements des militants libéraux dans la salle.

« L’amalgame de défis » comme « un monde changeant et de plus en plus polarisé » rend le choix à la prochaine élection « plus important que jamais », car Pierre Poilievre est à « l’opposé à un leadership responsable », a exposé le premier ministre.

« Est-ce que le populisme de Pierre Poilievre va vous faire voir un médecin plus rapidement? Est-ce que ses coupures vont aider un jeune à trouver un logement? Est-ce que ses slogans vont créer plus d’emplois pour nos communautés? Non. Parce qu’il n’a pas de plan sérieux », a-t-il signalé.

L’allocution du chef libéral n’a laissé aucun doute quant à ses intentions de se représenter pour une quatrième élection de suite.

« Mes amis, lorsque les élections viendront, lorsque les Canadiens devront faire un choix conséquent en ce moment décisif, ce sera l’honneur de ma vie de nous guider à travers cela et de continuer à bâtir un avenir meilleur », a-t-il conclu.