Source: Facebook/ Ville de Cornwall

CORNWALL – Ce n’est un secret pour personne, la Ville de Cornwall, dans l’Est ontarien, est particulièrement dynamique, depuis quelques mois, en matière d’offre active de services en français et de bilinguisme au sein des services municipaux. Au milieu du mois de février, la politique de bilinguisme a été révisée, offrant de nouvelles perspectives aux francophones.

En plus de remettre au goût du jour la politique de bilinguisme de Cornwall, la municipalité s’engage à accroître la présence francophone, notamment grâce à des négociations pour ouvrir une antenne de l’Université d’Ottawa qui offrirait des programmes en français.

Ce n’est pas la première fois que la Ville tente d’attirer un projet universitaire à Cornwall. En 2019, l’ancienne mairesse franco-ontarienne, Bernadette Clement, voulait regrouper les francophones et les Mohawks d’Akwesasne derrière l’Université de l’Ontario français (UOF), qui finalement avait posé ses bagages à Toronto.

« Nous avons entamé des discussions pour avoir un campus de l’Université d’Ottawa à Cornwall, avec une composante francophone importante, déclare le conseiller municipal de la Ville, Fred Ngoundjo. Ce serait une concrétisation, la cerise sur le gâteau. »

D’après M. Ngoundjo, ce sont des discussions en cours, mais elles pourraient être bientôt annoncées officiellement.

« Cela nous permettrait de renforcer le français à Cornwall au regard des nouvelles initiatives et de la révision de notre politique de bilinguisme. »

La révision de la politique n’avait pas eu lieu depuis 2008

Pour le conseiller municipal francophone, Fred Ngoundjo, réviser cette politique, qui existait depuis 2003, et tous les sujets qui touchent à la francophonie, est une priorité pour le conseil municipal. Même pour le maire unilingue anglophone Justin Towndale, il y aurait un intérêt à « fournir des services en français de manière adéquate aux résidents de la ville de Cornwall et aux visiteurs ».

L’administration de la Ville a donc établi un constat sur l’état du bilinguisme dans les services municipaux. Le rapport émanant de cette enquête détaille que parmi les 397 postes publics, 250 (soit 62,97 %) peuvent offrir des services en français. Si on prend la totalité des emplois, parmi les 925 postes, seulement 46 % d’entre eux peuvent offrir des services en français.

À la suite de ce rapport sur le bilinguisme, chapeauté par la greffière Manon Lévesque et le directeur de l’administration Mathieu Fleury, le conseil municipal a décidé d’offrir des cours de français aux employés municipaux et de revoir le modèle de services en français.

Le conseiller municipal Fred Ngoundjo. Crédit image : Ville de Cornwall

« Notre politique pour que le français soit offert aux citoyens va maintenant être mise en pratique, bien qu’elle existait déjà », rappelle le conseiller Ngoundjo.

Il serait important, selon lui, d’évaluer ces services dans l’avenir. « Dorénavant, le conseil municipal est aligné sur les besoins de la communauté », croit-il.

« Les citoyens ont aussi exprimé le besoin d’avoir des services de qualité en français. Dans mes priorités, j’ai besoin de voir plus de ces services, c’est une notion d’équité. »

Les détails de la politique de bilinguisme

Actuellement, les publications municipales visant à informer les résidents des programmes et des services de la Ville sont publiés dans les deux langues officielles, ainsi que les factures de taxes municipales, d’eau et d’égouts, et les renseignements sur les élections.

« Il y a déjà une réalité palpable, même les services auprès des citoyens et les services de première ligne sont en partie bilingues », se réjouit M. Ngoundjo.

« Il y a encore des choses à faire et, personnellement, j’aimerais que l’on travaille sur le transport en commun et l’affichage dans les deux langues. »

Si le conseil municipal est d’accord pour mettre en place une offre aux employés pour des cours en français, le rapport suggère aussi de communiquer les exigences de la politique bilingue à tous les employés, y compris l’obligation de fournir les publications sur le site Web, les communications directes et les affiches dans les deux langues officielles. Il est aussi recommandé de pourvoir les postes vacants avec du personnel bilingue.

Le document indique que, bien que la Ville de Cornwall s’efforce actuellement de s’assurer que les résidents reçoivent des services en français, « si on lui en fait la demande, elle adoptera un modèle de service où le français est activement offert, changeant la responsabilité des résidents au personnel de la Ville ».

L’administration contactera les intervenants de la communauté francophone pour discuter des résultats de cet examen et effectuera une analyse des postes désignés au sein de l’organisation, d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, seulement 19 postes sont affichés bilingues.