Écoles fermées en Ontario : « Je ne veux pas mettre les enfants en danger »
TORONTO – La décision du Québec de rouvrir progressivement ses écoles ne fait pas sourciller le premier ministre ontarien. Doug Ford affirme que la fermeture des écoles ontariennes au moins jusqu’au mois de juin se justifie pour des raisons de santé publique.
▶️ 525 nouveaux cas positifs en Ontario, 59 nouveaux décès
▶️ 15 381 cas de COVID-19 au total (48 500 au Canada)
▶️ 951 décès (2 707 au Canada), 8 964 guérisons
▶️ 945 hospitalisations, 241 personnes en soins intensifs
▶️ 253 040 tests réalisés, 6 282 en attente de résultats
« Les enfants sont les personnes les plus précieuses de notre société. Les enfants ne peuvent pas se protéger eux-mêmes. Ils dépendent de nous pour les décisions qui les affectent. Je ne prendrai aucun risque. Attendons à la fin du mois de mai et ensuite, on verra si on retourne à l’école pour quelques semaines ou si on annule l’année scolaire », a soutenu le premier ministre.
Invité à réagir à la décision du Québec de rouvrir les écoles le 11 mai dans les régions, puis le 19 mai à Montréal, Doug Ford a été sans équivoque. « Je veux protéger les enfants à tout prix. Je ne ferais pas ça ici en Ontario », a-t-il lancé. « La décision du Québec leur appartient, ce n’est pas notre décision », a-t-il tranché.
Au même moment, le chef de la santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, affirmait à Québec que la science indique clairement que les enfants ne sont pas en danger face à la maladie. « L’enfant est rarement malade de façon significative », a-t-il dit.
Le premier ministre a révélé que des directives pour la réouverture des entreprises seront bientôt dévoilées pour chacun des secteurs de l’économie.
Pendant son point de presse quotidien, le gouvernement ontarien a confirmé que jusqu’à 35 personnes seraient décédés en raison du report de leur chirurgie cardiaque, a indiqué la ministre de la santé Christine Elliott.
Le Canada face à un « paradoxe tragique »
Les autorités de la santé publique du Canada constate que si le coronavirus connait un ralentissement au pays, la maladie fera encore des centaines de victimes d’ici le 5 mai. Entre 511 et 1 117 Canadiens perdront la vie d’ici cette date, selon la chef de la santé publique, Dre Theresa Tam.
Un « paradoxe tragique » affirme-t-elle dans le contexte où la maladie a pourtant atteint un pic dans différentes régions.
Le nombre de cas double dorénavant tous les 16 jours, plutôt qu’aux deux ou trois jours comme au début. Mais la mortalité dans les résidences pour aînés a fait voler en éclat les projections fédérales dévoilées le mois dernier. Quelque 79 % des décès au Canada sont survenus dans des résidences de soins de longue durée qui prennent soin des aînés.
La Dre Tam a lancé un plaidoyer sans équivoque sur la nécessité de conserver les mesures de distanciation actuelle.
« Un assouplissement trop rapide pourrait éliminer tous les sacrifices que nous avons et nous exposer à une autre vague épidémique », a-t-elle soutenu. Il faudra conserver encore pour un bon moment les mesures de distanciation sociale, souligne-t-elle.
Dénoncer la bureaucratie
Les entrepreneurs ontariens sont invités à dénoncer sur une plateforme les obstacles bureaucratiques qui les empêchent de relancer leurs activités, a annoncé le ministre associé aux Petites Entreprises et à la Réduction des formalités administratives Prabmeet Sarkaria.
Le site Web « Surmonter les obstacles dus à la COVID-19 » invite les entrepreneurs à remplir un formulaire et à soumettre les problématiques qu’ils vivent. Ils peuvent demander de profiter de modifications aux règles en fonction de trois objectifs :
- aider le système de santé à répondre aux besoins et à intervenir face à la situation d’urgence
- aider les entreprises à acquérir de l’équipement ou à faire le virage vers la fabrication de biens et de produits essentiels ou médicaux
- faciliter le télétravail ou la transition vers un fonctionnement non traditionnel pour aider les entreprises déstabilisées par la situation
« Le gouvernement est prêt à autoriser des modifications temporaires de la réglementation provinciale afin de supprimer tout obstacle qui entrave les activités des entreprises et nuit à la chaîne d’approvisionnement de l’Ontario », fait savoir la province.