COVID-19 : le Nord de l’Ontario épargné, mais premiers signaux d’alerte

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Avec « seulement » une vingtaine de cas actifs, le Nord de l’Ontario reste à l’abri de l’infection. Mais la pandémie pourrait gagner du terrain au cours des prochains jours.

Les sept bureaux de santé du Nord de la province sont en tout cas sur le pied de guerre. Celui de Thunder Bay vient de recommander à ses résidents « d’éviter les déplacements non essentiels à l’extérieur du Nord de l’Ontario » et de « réévaluer le besoin et le moment de voyage ».

« Bien que nous nous débrouillions bien avec la COVID-19 actuellement dans notre région, nous constatons une augmentation significative des cas dans d’autres domaines. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour éviter que cela ne se produise ici », a déclaré, par voie de communiqué, la Dr Janet DeMille, médecin hygiéniste du Bureau de santé du district de Thunder Bay.

Selon les chiffres de l’agence de santé, la région ne compte aucun cas actif, bien que 106 personnes aient contracté le virus depuis le début de la pandémie.

Mardi, on apprenait que 16 élèves de l’École catholique Louis-Rhéaume de Timmins étaient placés en isolement, après l’infection d’un membre du personnel. Depuis la rentrée scolaire, il s’agit de la première éclosion dans une école de langue française du Nord de la province.

Le Bureau de santé Porcupine, où Timmins est localisé, enregistre pour le moment deux cas actifs, mais le souvenir des neufs morts de la « première vague », à partir du printemps, rappelle l’urgence d’agir rapidement.

Rester méfiant 

Le Nord de l’Ontario a pour l’instant bien résisté à la pandémie. Selon les chiffres mis à jour mercredi par les différents bureaux de santé, le territoire compte 460 cas depuis le début de la pandémie, pour 25 cas actifs.

Avec moins d’un million d’habitants, le Nord représente une faible proportion de la population totale de l’Ontario (14,5 millions d’habitants). Reste que ces dernières données de la COVID-19 pèsent très peu dans les statistiques globales de la province (55 945 cas, dont 5 344 actifs ce mercredi).

LES CAS DE COVID-19 DANS LE NORD DE L’ONTARIO* :

Bureau de santé de Thunder Bay : 106 (0 cas actif) 1 mort
Bureau de santé publique Algoma : 37 (5 cas actifs)
Bureau de santé Porcupine : 85 (2 cas actifs) 9 morts
Bureau de santé du Nord-Ouest : 66 cas (14 cas actifs)
Bureau de santé publique de Sudbury et du district : 109 cas (4 cas actifs) 2 morts
Bureau de santé du district de North Bay-Parry Sound : 38 cas (0 cas actif) 1 mort
Bureau de santé de Temiskamingue : 19 cas (0 cas actif)

* Chiffres du mercredi 7 octobre 2020

« Je dirais que ces résultats ont beaucoup affaire avec la densité de la population », analyse l’immunologiste, Alain Simard, de l’École de médecine du Nord de l’Ontario. « Ce qu’on a remarqué, c’est que la plupart des régions frappées fortement étaient des régions plus denses. Dans le Nord, on a plus tendance à être dehors, tandis que les épiceries, les centres d’achats ont moins de volumes de gens. »

Pour le médecin, le territoire a bénéficié d’un faible nombre de cas, dès le déclenchement de l’état d’urgence au mois de mars. « Le virus n’a pas eu vraiment la chance de s’y rendre très bien. »

Reste que l’arrivée d’une seconde vague dans le Nord n’a rien d’utopique, aux yeux du médecin. « Si le gens ne prennent pas de mesures, des cas pourraient apparaître dans le Nord. »

D’autant que l’arrivée des températures plus froides pourraient pousser les résidents à l’intérieur. « Ce n’est pas le bon moment, d’autant que les bulles sociales viennent d’être enlevées par la province. »

La semaine dernière, le gouvernement de Doug Ford a mis une « pause » sur son concept de bulles sociales de dix personnes. Les Ontariens sont invités à n’avoir de contacts qu’avec ceux qui vivent dans une même résidence.

10 cas actifs à Kenora

En dépit de statistiques jusqu’à maintenant rassurantes dans le Nord, une ville inquiète : Kenora. La municipalité située à l’extrême Nord-Ouest de la province – à seulement deux heures de route de Winnipeg -, enregistre 10 cas actifs, d’après les données du Bureau de santé du Nord-Ouest.

La ville de Kenora. Source : wikicommons

Ces dix cas représentent certes une proportion faible, au regard des 15 000 résidents de la ville, mais ils pèsent un peu plus du tiers de l’ensemble des cas dans le Nord de la province.

« Compte tenu du nombre de cas dans la région de Kenora et qu’ils ne sont pas nécessairement liés entre eux, il se pourrait qu’il y ait transmission dans la municipalité de Kenora et la région de Kenora », a déclaré le médecin hygiéniste du Bureau de santé du Nord-Ouest, la Dr Kit Young Hoo, lors d’une conférence de presse, selon les propos rapportés par CBC.