Michael Woods espère pouvoir disputer les Jeux olympique de Paris cet été, après sa cinquième place à Tokyo en 2021. Photo : THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI : 

Michael Woods est un cycliste professionnel franco-ontarien qui fait partie des meilleurs Canadiens sur le circuit international. Il s’est notamment distingué par une formidable victoire sur le Tour de France l’année dernière, lors de la neuvième étape, dans l’ascension mythique du Puy-de-Dôme

LE CONTEXTE : 

L’Ottavien a connu une déception dans son début de saison difficile avec une chute sur le Tour d’Italie (Giro) qui l’a poussé à l’abandon. Il a dû renoncer à son objectif de remporter la première étape de sa carrière sur cette épreuve majeure du cyclisme mondial. 

L’ENJEU : 

Le coureur canadien de l’équipe Israel-Premier Tech va tenter de rebondir avec les Championnats canadiens du 21 au 24 juin qui devraient lui permettre de préparer les Jeux olympiques (contre-la-montre le 27 juillet, épreuve en ligne le 3 août) pour lesquels il n’est pour l’instant pas sûr de participer (annonce de la sélection le 4 juin). Il aura ensuite en ligne de mire le Tour d’Espagne (Vuelta) du 17 août au 8 septembre, puis les Championnats du monde le 21 septembre. 

« Quelles sont les nouvelles de votre santé après cette chute sur le Giro? 

Ce n’était vraiment pas la façon dont je voulais terminer cette course. Avec le coup que j’ai reçu sur la tête lors de cette chute, je n’étais pas capable de continuer. On a pris la décision de ne pas continuer car je me sentais très fatigué après la chute et j’avais des maux de tête. Ce n’était pas une décision facile, mais c’était la bonne. Maintenant, je suis en train de récupérer pour être capable d’atteindre mes buts pour la suite de la saison. 

Quels sont ces buts? 

Il y a les Jeux olympiques, si je suis choisi. Il y a aussi la Vuelta, les Championnats du monde et les classiques italiennes. La saison n’est pas terminée, j’ai plusieurs opportunités de réussir, mais je reste vraiment déçu par rapport à ce qui s’est passé sur cette première partie de la saison. 

Comment s’était passée votre entame de saison avant cette déception sur le Giro? 

J’avais commencé par un stage de préparation en Afrique du Sud. Je me sentais bien préparé pour la saison. J’ai bien commencé sur les classiques du Var et des Alpes-Maritimes. J’ai ensuite attrapé un virus qui m’a empêché de participer aux classiques suivantes. Je n’avais pas commencé le Giro dans la meilleure forme, mais je pensais que ça allait s’améliorer pendant la course et que j’allais être capable de réussir un coup dans la dernière semaine. C’est vraiment une grande déception. Cette année, l’objectif était vraiment le Giro car c’est le seul tour sur lequel je n’avais pas gagné une étape. Je pensais vraiment pouvoir le faire. 

Vous avez décidé de ne pas vous aligner sur le Tour de France cette année, est-ce parce que c’est difficile d’enchaîner le Tour et les Jeux olympiques? 

Non. C’est tout à fait possible de le faire, mais ce n’était pas dans les plans cette année. Nous avons décidé que faire la Vuelta était une meilleure préparation pour les Championnats du monde. Ce sera dur de regarder le Tour à la télé mais, en même temps, je dois atteindre mes autres buts. 

Revenons rapidement sur le Tour de l’année dernière. Cela doit être un souvenir formidable? 

Oui, c’est certainement le meilleur résultat que j’ai eu de ma vie. Le Tour, c’est la plus grande course au monde et je suis fier de ce résultat-là. 

Au-delà des épreuves avec le Canada, Michael Woods a aussi de belles échéances à venir avec son équipe Israel-Premier Tech. Photo : Gracieuseté Israel-Premier Tech

Vous n’êtes pas encore certain de faire les Jeux olympiques. Quels sont les critères pour être sélectionné? 

Il y a plusieurs critères, mais malheureusement cette année, tous les coureurs qui sont en lice pour la sélection n’ont pas bien couru en raison de blessures ou de maladies. La sélection va vraiment être dure car personne ne se détache, du fait que nous n’avons pas connu une saison formidable. Il y a deux places pour quatre coureurs, cela va vraiment être une sélection compliquée. 

Même si vous n’êtes pas encore certain d’y participer, comment se prépare une compétition qui se déroule sur une seule journée comme les Jeux? 

Oui, c’est différent d’une grande course, mais la préparation n’est pas trop différente. C’est sur un jour, mais une course comme ça, c’est très long. Là, je crois que ce sera 280 kilomètres. Typiquement, une étape du Tour, par exemple, c’est 160-180 kilomètres. C’est sûr qu’il y a besoin de travailler l’endurance, mais c’est aussi important de faire des efforts plus courts et plus agressifs en amont d’une course comme ça.

Si vous êtes sélectionné, quelles seront vos ambitions, comment jugez-vous vos chances? 

Ce sera bien différent des Jeux olympiques à Tokyo en raison du parcours. A Tokyo, il y avait beaucoup de dénivelé, alors qu’à Paris, ce sera une course plate, donc ce sera un peu plus compliqué pour moi de faire un résultat. Mais, en même temps, il y a seulement 90 coureurs. Ce sera moins que lors des derniers Jeux et cela fait que ce sera plus compliqué de contrôler la course pour les grosses nations comme la Belgique ou la France. Je pense que, pour ces raisons, ce sera une course difficile et je pourrai avoir une chance de faire un résultat. 

Pour finir, quel souvenir gardez-vous de Tokyo? 

J’avais fini cinquième, mais ce n’était pas le but. Je voulais une médaille. Mais après, j’ai bien couru, j’ai été agressif et j’ai montré que j’étais l’un des meilleurs coureurs du monde dans cette course-là. Je suis fier de ce résultat et j’espère pouvoir faire une course comme ça à Paris. »