De la Chine vers l’Ontario, de l’Ontario… vers la Chine?
TORONTO – Le gouvernement ontarien a confirmé, lundi 21 mars, la création de quatorze nouveaux emplois grâce à sa dernière mission en Chine. Une annonce qui survient alors que des informations font état du transfert possible de centaines d’employés ontariens de Bombardier vers… la Chine.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
« Les missions commerciales que je dirige, les investissements de notre gouvernement dans les talents et les compétences de notre main-d’oeuvre de même que les mesures que nous déployons pour créer un climat des affaires dynamique et compétitif, tout cela entraîne des investissements et jette les fondations pour une croissance durable pour encore bien des années à venir », a lancé triomphalement la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne.
Mme Wynne était entourée de nouvelles recrues de l’entreprise 500px, spécialisée dans le partage et la protection des droits d’auteur de photos en ligne.
La première ministre ontarienne tente de confondre les sceptiques. Les missions commerciales de son gouvernement sont à l’origine de retombées économiques d’importance, assure-t-elle. « À terme, 3500 emplois auront été créés grâce à la dernière mission économique en Chine », a-t-elle soutenu.
Elle affirme que les jeunes entreprises ontariennes doivent tirer parti des marchés internationaux. Cela permet d’« attirer des investissements, de faciliter l’innovation et de stimuler les exportations sur les marchés mondiaux », selon le gouvernement.
La première ministre a fait valoir que ses missions en 2014 et en 2015 auront été à l’origine de retombées estimées à 3,8 milliards de dollars.
Bombardier : incertitude en Ontario pour les employés
L’annonce de la création d’emplois grâce à la mission chinoise survient le lendemain d’un article du Globe and Mail annonçant le départ possible de 200 employés qualifiés ontariens vers la Chine et le Mexique.
Bombardier souhaite transférer une partie de la production de son avion Q400 vers des pays où le coût de la main-d’œuvre est moins élevé, rapporte le quotidien.
Lundi matin, en conférence de presse, la première ministre a soutenu que le gouvernement fédéral avait la responsabilité de protéger ces emplois pendant ses négociations avec l’avionneur. « On devrait tenir compte de la rétention des emplois, et bien franchement aussi de la création d’emplois lorsqu’on parle d’investissements de la sorte », a-t-elle dit.
Bombardier exige du gouvernement fédéral qu’il injecte plus d’un milliard de dollars dans l’aventure de la CSeries. La première ministre Wynne a rappelé que son gouvernement ne participait pas à ces négociations. Est-ce que Bombardier tente d’obtenir des sous de l’Ontario? « Pas à ma connaissance », a-t-elle simplement répondu.