Dernier arrêt pour la tournée d’envergure Deux orchestres, une symphonie
OTTAWA – C’est ce soir, au Centre national des arts (CNA) qu’aura lieu la toute dernière représentation du concert Deux orchestres, une symphonie. Le spectacle de grande envergure réunit l’Orchestre du CNA (OCNA), l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ), la chorale Mendelssohn de Toronto et le pianiste prodige Kevin Chen. La tournée entamée il y a quelques semaines souligne le savoir-faire artistique canadien.
La fébrilité était palpable lors de la représentation de jeudi soir, premier arrêt à Ottawa de cette tournée qui s’est arrêtée à Québec et Toronto dans les dernières semaines. Le directeur musical de l’OCNA, Alexander Shelley, a qualifié cette tournée de « merveilleuse et importante » lorsqu’il s’est adressé à la foule dans un discours bilingue.
Le concert débute avec l’interprétation de Dark Nights, Bright Stars, Vast Universe de la compositrice ottavienne Kelly-Marie Murphy, une pièce qui prouve combien un orchestre peut donner dans la douceur et les nuances. La pièce a été composée en 2023 à la demande de l’OCNA et répond au Don Juan de Richard Strauss. Elle s’inspire de la vie de Williamina Fleming, la femme à l’origine de la découverte de la nébuleuse de la Tête de cheval, en 1888.
La pièce aborde les thèmes du questionnement, de la recherche, de la persévérance et de la découverte, comme l’explique Kelly-Marie Murphy dans la notice qui accompagne l’œuvre. « Tout au long de la pièce, nous sommes conscients des étoiles : elles brillent, elles interpellent, elles nous montrent le chemin. »
Joyeux anniversaire
C’était l’anniversaire du pianiste Kevin Chen jeudi. Il a brillamment interprété le Concerto pour piano n° 2 en sol majeur, du compositeur français Camille Saint-Saëns. Pour ses tout justes 19 ans, il s’est offert non pas une, mais deux ovations debout de la part d’un public subjugué par la qualité de l’interprétation et la jeunesse de l’artiste.
Kevin Chen en était à sa première collaboration avec l’OCNA et l’OSQ, mais il est sur le radar du monde de la musique depuis déjà longtemps. À huit ans seulement, il avait remporté le Concours de musique du Canada. Plus récemment, en 2023, il s’est mérité le premier prix du Concours international de piano Arthur-Rubinstein à Tel-Aviv, en Israël.
Un ange est passé dans le Southam Hall lorsque le chef d’orchestre Alexander Shelley a souligné la présence dans l’assistance de Jeanne Desaulniers, la veuve de Jacques Hétu, juste avant d’entamer avec l’orchestre la symphonie no. 5 de ce compositeur québécois décédé en 2010. Jacques Hétu n’a jamais pu voir sa dernière œuvre en concert, puisqu’il est décédé trois semaines avant la première mondiale.
La pièce maitresse de Deux orchestres, une symphonie raconte l’histoire de Paris avant, pendant et après l’occupation nazie. La chorale Mendelssohn réservait sa participation pour l’impact de la fin lors du quatrième mouvement, avec l’interprétation de L’hymne à la liberté, adaptation du poème Liberté de Paul Éluard.
La représentation de vendredi est la toute dernière d’une tournée qui s’est arrêtée à Québec et Toronto dans les dernières semaines. Elle sera précédée d’un entretien bilingue avec Alexander Shelley, le directeur musical de l’OCNA et Joël Brouillette, le directeur de l’administration artistique de l’OSQ, dès 19 h.