L'entrée sud du sentier paratagé, sur la rive du lac Ontario. Crédit image: Sandra Padovani

TORONTO – Dans une lettre adressée cette semaine au directeur général des Parcs, Forêts et Loisirs de Toronto, trois conseillers municipaux réclament la réhabilitation du Sentier partagé (The Shared Path). Retraçant les fondations autochtones et françaises de la ville, ce parcours historique a subi d’importantes dégradations au cours des dernières années, dans l’Ouest de la ville.

« Des Torontois, y compris des Franco-Torontois, nous ont fait part de l’importance de veiller à l’entretien du Sentier partagé pour se souvenir de l’histoire de notre ville et honorer les autochtones qui vivent sur ce territoire depuis des milliers d’années », écrivent conjointement Alejandra Bravo, conseillère de Davenport, Amber Morley conseillère d’Etobicoke-Lakeshore et mairesse adjointe, ainsi que Gord Perks, conseiller de Parkdale-High Park.

Dans ce courrier adressé lundi au service des Parcs, Forêts et Loisirs, le trio d’élus réclame que soient engagés « des travaux de restauration et de réparation des panneaux d’interprétation du Sentier partagé ».

Pour la conseillère Bravo, qui est aussi présidente du Comité consultatif des affaires francophones, cette rénovation apparaît essentielle : « C’est un site important pour la préservation de l’histoire des Premières Nations, des francophones et de notre ville », a-t-elle plaidé sur le réseau social X, évoquant « des panneaux tombés en désuétude et qui nécessitent une attention particulière ».

Dans un reportage publié le 26 février dernier, durant le Mois du patrimoine franco-ontarien, ONFR avait mis en lumière l’état de délabrement des installations, certains panneaux étant couverts de graffitis, illisibles, d’autres arrachés ou bien encore retirés sans avoir été remplacés. Un tiers des panneaux manque à l’appel ou a été vandalisé, a-t-on pu constater sur place. Un état des lieux qui avait vivement fait réagir plusieurs organismes de la francophonie locale et patrimoniale, dont la Société d’histoire de Toronto (SHT), l’ACFO-Toronto et le Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO).

À la suite de réactions citoyennes qu’il a suscitées, la conseillère Bravo a alerté ses collègues Amber Morley et Gord Perks, qui représentent les résidents des quartiers à travers lesquels serpente le Sentier partagé, le long de la rivière Humber, du Parc Lambton aux berges du lac Ontario, en passant par le Parc Étienne-Brulé.

Un des panneaux vandalisés et laissés à l’abandon. Crédit image : Sandra Padovani

Cette demande auprès de Parcs, Forêts et Loisirs pourrait aboutir sans passer par un vote du conseil municipal puisqu’il s’agirait de la rénovation d’un dispositif existant.

« Nous nous réjouissons de cette intervention de la conseillère Alejandra Bravo et de la mairesse adjointe Amber Morley auprès de M. Dayton, directeur de la division Parcs, forêts et loisirs, réagit Rolande Smith, président de la Société d’histoire de Toronto. Pour nous ce n’est pas vraiment un retournement mais bien une continuité dans nos contacts, actions et efforts continus de réactiver et de réactualiser le Sentier partagé. »

Inauguré en 2011 sous l’impulsion de plusieurs organisations sans but lucratif, en collaboration avec la Ville et les Premières Nations Anishinaabe, Haudenosaunee et Hurons-Wendat, le Sentier partagé consiste en une boucle de près de sept kilomètres jalonnée de panneaux pédagogiques retraçant l’histoire autochtone et francophone précédant la naissance de la métropole torontoise. Le projet en comptait à l’origine une trentaine répartis sur 12 aires d’interprétation.