Des éducateurs à la petite enfance seront formés à London
LONDON – Pour répondre à la pénurie d’éducateurs à la petite enfance dans les garderies et les conseils scolaires de la région, le Carrefour communautaire francophone de London a reçu 1,2 million de dollars du gouvernement ontarien. Il sera chargé de préparer 130 chercheurs d’emploi à cette carrière, durant les deux prochaines années. Cinq des dix cohortes prévues sur les deux prochaines années s’adresseront aux francophones.
L’annonce, ce lundi, du ministre du Travail, de la Formation et du Développement des compétences est accueillie avec beaucoup de soulagement, dans un contexte de pénurie aggravée par la pandémie.
À terme, 130 éducateurs et éducatrices viendront renforcer un secteur en tension, notamment du côté des structures francophones. Le choix du Carrefour communautaire francophone de London (CCFL) pour gérer les formations de dix semaines permettra d’avoir une lentille francophone sur le choix des candidats.
C’est ce qu’assure Paulette Desjardins, la gestionnaire du projet au sein du CCRL. « Cinq des dix cohortes seront pour les travailleurs francophones, explique-t-elle.
« Il y aura des services de jumelage des travailleurs avec des emplois, de placement professionnel et de maintien en poste. Six de ces cohortes seront destinées aux chercheurs d’emploi et quatre aux éducateurs déjà dans le métier, mais qui souhaitent se perfectionner ou acquérir certaines compétences pour avancer dans des postes de supervision ou de gestion. Pour ceux-là, la formation sera plus individualisée selon leur besoin. »
Le recrutement des candidats de la première cohorte débutera dès janvier prochain pour un démarrage de la formation en juin. Le CCRL va lancer, en début d’année, une campagne de recrutement, développer des partenariats et sonder les employeurs du secteur, avant d’organiser un sommet pour connaître leurs attentes et affiner le contenu de la formation.
« La pénurie, ce sont les francophones qui en souffrent le plus »
« La pénurie existe depuis longtemps dans ce métier, chez les anglophones comme chez les francophones, mais ce sont les francophones qui en souffrent le plus », insiste Mme Desjardins.
La pandémie a aussi accru les tensions, selon plusieurs observateurs, les Ontariens souhaitant retourner au travail éprouvant de la difficulté à inscrire leurs enfants en garderie.
« Conscient que la COVID‑19 a perturbé la vie de nombreux travailleurs dans la province, notre gouvernement prend des mesures volontaires pour que chacun puisse recevoir une formation ou se recycler dans une nouvelle carrière gratifiante, a affirmé Monte McNaughton, ministre du Travail, de la Formation et du Développement des compétences, lors de la conférence de presse.
« Ces possibilités de formation et nos partenariats avec les employeurs sont le tremplin qui propulsera les participants francophones et anglophones vers le développement des compétences et des connaissances nécessaires pour atteindre leurs objectifs de carrière en éducation de la petite enfance », a pour sa part indiqué Jean-Pierre Cantin, le directeur général du Carrefour communautaire francophone de London.
Selon Caroline Mulroney, la ministre des Affaires francophones, dont la présence à London était annoncée mais s’est faite sans elle, « cet investissement aidera à réduire les pénuries de main‑d’œuvre dans le secteur crucial de l’éducation de la petite enfance dans la région de London‑Middlesex et augmentera la vitalité des communautés francophones ».
Le projet du Carrefour compte parmi 46 projets de Compétences+, programme dans lequel le gouvernement investit 180,5 millions de dollars pour aider les travailleurs touchés par la pandémie à se recycler et à améliorer leurs compétences pour trouver un nouvel emploi.