Des mesures pour calmer le marché immobilier?
TORONTO – Le gouvernement libéral dit vouloir s’attaquer à la crise du logement qui sévit désormais en Ontario. Sans dévoiler l’étendue des mesures, les troupes de Kathleen Wynne promettent des mesures « dans un futur rapproché ».
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
Le ministre du Logement, Chris Ballard, a concédé, le lundi 10 avril, que la situation pouvait être préoccupante pour de nombreux Ontariens. Récemment, un rapport soulignait que le prix des maisons avait augmenté de 33 % dans la grande région de Toronto en l’espace d’un an.
« Notre gouvernement continue d’explorer des mesures pour rendre le logement plus abordable. Le ministre (des Affaires municipales) Mauro et moi avions chargé une équipe de regarder le dossier », a déclaré le ministre Ballard, par voie de communiqué.
Le prix des maisons n’est toutefois pas le seul enjeu sur lequel le gouvernement se fait attaquer depuis quelques jours. La question des prix des logements locatifs a récemment fait surface à Toronto, après qu’un propriétaire d’immeuble ait imposé une augmentation de 1650 $ à ses locataires.
Bien que cette augmentation puisse paraître surprenante, elle est tout à fait légale, souligne le Toronto Star, qui a été le premier à rapporter la nouvelle. En fait, le contrôle de l’augmentation du prix des logements en Ontario ne s’applique que pour les bâtiments construits avant le 31 octobre 1991. Tous les édifices construits après cette date échappent à la législation et dans ce cas, les propriétaires peuvent imposer des augmentations de loyer comme bon leur semble.
Le ministre du Logement a promis « une série de mesures pour s’attaquer à l’enjeu de l’accès aux logements dans un futur rapproché ».
La semaine dernière, M. Ballard s’était défendu de ne pas agir plus rapidement en stipulant qu’il fallait agir « correctement ».
« Ça peut prendre du temps, mais c’est une priorité pour le gouvernement », a-t-il ajouté.
Depuis un certain temps, le ministre des Finances, Charles Sousa, a laissé entendre que des mesures concernant le logement et les prix élevés des maisons dans la province pourraient être incluses dans le prochain budget.
Réduire les contraintes
Le chef du Parti progressiste-conservateur (PC de l’Ontario), Patrick Brown, a récemment envoyé une lettre au ministre Sousa le sommant d’agir dans le dossier.
« Après 14 ans de gouvernement libéral, le coût des maisons a atteint un niveau sans précédent et carrément inaccessible », s’est exclamé M. Brown.
Selon lui, il faut couper dans les contraintes bureaucratiques pour les entreprises afin de permettre la construction de plus d’édifices pour pouvoir augmenter l’offre.
Patrick Brown a également demandé au gouvernement de mettre fin à la spéculation de mesures législatives en la matière, ce qui contribue au climat d’incertitude, croit-il.
« La première ministre doit arrêter de spéculer et déposer un plan cette semaine, pas au prochain budget ou le mois suivant », a-t-il ajouté.
Un flou législatif à fermer
La semaine dernière, le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario a déposé un projet de loi, par l’entremise du député Peter Tabuns, pour mettre fin au flou législatif entourant les bâtiments construits après 1991.
Bien que le PC de l’Ontario et le gouvernement aient déjà dit qu’ils n’appuieraient pas le projet de loi, le troisième parti à Queen’s Park a appelé les autres forces politiques à l’assemblée législative à changer d’avis.
« C’est une situation insoutenable pour un locataire et ce n’est pas comme s’il pouvait aller voir son patron pour lui demander de doubler son salaire afin de faire face à la crise », s’était exclamée la chef du NPD, Andrea Horwath, la semaine dernière.