D’importantes données sur la situation du français au Canada connues mercredi
Le français continuera-t-il son déclin au Canada, combien y a-t-il de Franco-Ontariens dans la province? Les réponses à ces questions vont sortir mercredi lors de la publication des nouvelles données de Statistique Canada sur la langue française et anglaise.
Statistique Canada doit sortir ses chiffres collectés en mai 2021 sur « La diversité linguistique et l’utilisation de l’anglais et du français au Canada » dans le cadre du Recensement de 2021 où le taux de réponse oscille autour de 98 %. Voici les principales statistiques qui seront connues au public.
Première langue officielle parlée
Il s’agit ici probablement de la donnée la plus importante selon des démographes et experts pour évaluer le réel déclin du français au pays alors qu’elle désigne la variable dérivée. Elle tient en premier lieu compte de la connaissance des deux langues officielles, puis de la langue maternelle, et enfin, de la langue parlée le plus souvent à la maison.
Statistique Canada dit notamment avoir modifié certaines choses à son document de questions au niveau de la langue afin que les données soient plus claires et plus précises.
En premier lieu, le questionnaire demandait quelles étaient la ou les langues parlées à la maison. Si le participant donnait plusieurs langues, il se voyait ensuite répondre à une deuxième question sur laquelle de ces langues était la plus utilisée. Dans le cas contraire, si le participant ne parlait qu’une seule langue à la maison, la deuxième ne lui était pas posée.
« On pense que c’est mieux compris. On a fait des tests avant le recensement avec des milliers de participants. Ça l’offre des résultats plus précis en plus de réduire le fardeau de deux réponses… Ça fait en sorte qu’on pose moins de questions au final à beaucoup de gens qui ont un profil linguistique beaucoup plus simple. Par exemple, qui parle une seule langue. On ne leur repose pas après une question supplémentaire », explique Bertrand Ouellet-Léveillé de Statistique Canada.
Le français comme langue officielle décline depuis une vingtaine d’années. En 1996, il était à 24,6 % alors qu’en 2016, il pointait à 22,8 %. En Ontario, en 2001, 4,7 % des Ontariens parlaient principalement le français contre 4,1 % en 2016.
Poids de la population francophone
Le poids de la population en fonction de la langue sera aussi du lot dans les chiffres rendus publics. La proportion des francophones hors Québec ne fait que chuter depuis le premier recensement de 1971. À cette époque, ils représentaient 6,1 % de la population canadienne. Ce chiffre a quasiment chuté de moitié en 2016 à 3,8 %.
En Ontario les plus récentes données faisaient état de 4,4 % de francophones et de 11,2 % de gens bilingues. Selon la première langue officielle parlée, la population francophone en Ontario est évaluée à 550 595.
Il faudra aussi surveiller le poids des francophones dans certaines villes de l’Ontario, qui pourrait continuer de diminuer. Par exemple, la dernière fois, des villes comme Sudbury, Cornwall et Timmins avait chacun perdu de 1 % à 3 % de francophones en comparaison à 2011.
Langue maternelle
Cette définition se réfère à la première langue apprise et toujours comprise par un individu. En 2016, 528 000 Ontariens disaient avoir le français comme langue maternelle, soit près de 4,1 % de la population. Ces deux chiffres n’ont pratiquement pas bougé par rapport à 2011.
Langue parlée à la maison
En 1971, 25,7 % des répondants disaient utiliser le français comme langage le plus souvent à la maison alors que ce chiffre descend à 21,4 % en 2016. En Ontario, ce sont près de 310 000 personnes qui disent utiliser le français à la maison, soit 2,3 %.
Taux de bilinguisme
On évalue aujourd’hui à 17,9 % le nombre de gens parlant français et anglais au pays. En 1996, ce chiffre était à 17 %. Mais ce sont principalement les francophones qui deviennent bilingues si on compare après plus de deux décennies. En 1996, 24,6 % des Canadiens disaient parler français, un nombre réduit à 22,8 % en 2016 tandis que ceux parlant la langue de Shakespeare a augmenté de 73,8 % à 75,4 %. En 1971, 31,4 % de la population disait parler français.
Le taux de bilinguisme en 2016 hors Québec atteignait 89 % chez les francophones contre près de 7 % chez les anglophones.
Au Québec, le taux de bilinguisme des francophones a dépassé légèrement la barre du 40 % en 2016, une première. Après avoir connu des bonds au cours du 20e siècle, les Anglo-Québécois parlant la langue de Molière ont connu un surplace autour de 66 % en 2006, 2011 et 2016.