Photo : Montage Canva/ONFR

HAMILTON – Des parents d’élèves francophones expriment leur soulagement depuis l’annonce de l’acquisition du terrain dans l’est de la ville pour la construction de l’établissement accueillant la double école secondaire francophone, l’une publique et l’autre catholique. « Une avancée » selon les deux conseils scolaires, après une décennie de rebondissements dans la réalisation du projet.

Les conseils scolaires francophones MonAvenir et Viamonde ont révélé en juin l’adresse du nouveau terrain qui accueillera les deux écoles secondaires, respectivement l’Académie catholique Mère-Teresa (ACMT) et l’École secondaire Georges-P.-Vanier, au sein d’un même bâtiment conçu autour d’un centre scolaire communautaire.

Une «  avancée  » après une quasi-décennie de désaccords et négociations avec le gouvernement et de retards avec la Ville de Hamilton, aux exigences pointues quant à la recherche d’un terrain capable de répondre aux besoins requis.

Le site qui accueillera les écoles secondaires dans un même édifice, l’Académie catholique Mère-Teresa (ACMT) et l’École secondaire Georges-P.-Vanier. Photo : Gracieuseté

Le 31 mai dernier, le ministère de l’Éducation a donné l’autorisation finale pour l’achat des 14 acres situés au 700 chemin Garner Est à Hamilton, pour la construction de l’établissement scolaire, dont chacune des deux écoles accueillera 400 élèves.

« Il y aura une vraie continuité dans l’éducation de notre fille »
— Thomas Chataignier, parent délève

 « C’est une très bonne nouvelle pour la communauté francophone », exprime Thomas Chataignier, parent d’une élève de troisième année qui bénéficiera probablement de ces installations dans quelques années.

« Cela va grandement nous arranger et nous évitera d’aller jusqu’à Stoney Creek. Ce sera parfait, car nous vivons près du nouvel emplacement. Il y aura une vraie continuité dans l’éducation de notre fille. »

Thomas Chataignier, parent hamiltonien d’une troisième année. Photo : Gracieuseté de Thomas Chataignier

Pour Sylvie Laure Kouami, mère quant à elle de trois enfants de 9, 10 et 14 ans, tous scolarisés dans le système catholique, « cela viendra combler des manques au niveau de l’enseignement et de l’apprentissage des élèves ».

« Mon aîné va rentrer au secondaire. C’est une très bonne nouvelle et j’espère que ça se fera dans les plus brefs délais. On a attendu des années pour en arriver là, mais je suis optimiste. J’espère que d’ici deux à trois ans ce sera effectif. »

Joanne Bouchard, mère et présidente d’Action ACMT, très impliquée dans le projet dès ses débuts, revient sur quelques-uns des écueils rencontrés : « Quand tout ça a commencé, j’avais un enfant en 8e année et deux au secondaire à l’ACMT, mais on savait que c’était une école provisoire. En 2016 quand on a reçu le financement, l’emplacement qu’on avait acheté ne convenait pas. Pendant cinq ans, on en a cherché un nouveau, mais de tous les côtés on se faisait retarder sans arrêt. »

Présidente d’Action ACMT, Joanne Bouchard, résidant à Caledonia, est mère de trois enfants. Photo : Gracieuseté de Joanne Bouchard.

« J’habite personnellement à Caledonia et depuis 2016, 13 écoles anglophones se sont construites. C’est frustrant de voir que, nous, on doit toujours attendre. Cela fait trois ans que mon enfant a gradué et il n’y a toujours pas d’école! »

« On nous dit qu’en 2026 l’école verra le jour mais la somme de 25 millions de dollars qu’on a eue en 2016, on le sait, n’est plus adaptée à la réalité des coûts actuels. J’espère que ça va être pris en considération par le ministère de l’Éducation et la Ville de Hamilton. »

« Les enfants francophones méritent tellement mieux », conclut celle-ci, déplorant les inégalités entre le système anglophone et francophone.

Une avancée mais encore de nombreuses étapes à franchir

Le directeur exécutif, communications du Conseil scolaire Viamonde Steve Lapierre, qui parle prudemment d’une « avancée » plus que d’un aboutissement à ce stade, explique que « la prochaine étape sera de soumettre un nouveau plan de site à la ville pour approbation cet automne. Par la suite, les étapes normales de construction d’une école seront enclenchées : recherche d’une firme de construction et mise en chantier. »

« Il y aura aussi un besoin de solliciter à nouveau le ministère pour un ajustement financier », précise-t-il, ajoutant qu’il n’y a pas encore de calendrier précis quant à une date d’ouverture.

« Avec le temps et l’inflation, le financement ne sera certainement pas suffisant pour achever ce projet. Nous attendrons le rapport du consultant en coûts avant de faire une demande de financement supplémentaire au ministère de l’Éducation », indique également Virginie Oger, la porte-parole du Conseil scolaire MonAvenir. 

Quant au fonctionnement logistique des deux écoles, celle-ci explique que « le design préliminaire prévoit une entrée distincte pour chaque école et des espaces propres à chacune, incluant leur propre gymnase. »

Quelques locaux seront partagés, tels que les ateliers de menuiserie et transport (métiers spécialisés), les conseils ayant également obtenu un financement pour un espace communautaire commun.

« Il s’agira de deux écoles partageant un même toit et un certain pourcentage des locaux (…), chacune des deux écoles administrées séparément par son conseil scolaire respectif », résume M. Lapierre.

Article écrit avec la collaboration de Rachel Crustin.