Francophonie Ontario Drapeau franco-ontarien
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La guerre tarifaire et le coût de la vie au cœur des préoccupations des francophones

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Le drapeau franco-ontarien. Photo : Archives ONFR

Un nouveau sondage démontre que les francophones hors Québec sont inquiets par le coût de la vie et la guerre tarifaire entre le Canada et les États-Unis, une forte majorité jugeant cette situation comme « grave ». Aussi, de plus en plus de minorités francophones estiment que le fédéral devrait en faire davantage pour l’économie francophone.

Ce sondage, commandé par le Réseau de développement de la francophonie économique et d’employabilité Canada (RDÉE Canada) a été réalisé par la firme Pollara entre le 5 et le 10 août 2025 auprès de 517 personnes en ligne.

Appelés à donner leurs trois principales préoccupations, les francophones à l’extérieur du Québec identifient le coût de la vie (59 %), alors que la guerre tarifaire avec les États-Unis monte au second rang (40 %), et l’accès aux soins de santé (37 %) ferme la marche du podium.

« Il y a moins de gens qui semblent être dans une situation précaire. Le pourcentage a diminué par rapport à l’an dernier, dénote Yan Plante, le Président-directeur général du RDÉE Canada. Mais il y a encore une précarité financière chez au moins le quart des répondants et ça, ça reste inquiétant », concède-t-il.

Un sondage similaire avait été réalisé en 2024 par le RDÉE Canada, un organisme qui représente les entreprises francophones en milieu minoritaire. Le conflit commercial entre le Canada et son pays voisin a passablement changé la perception de l’économie pour les francophones hors du Québec. 83 % d’entre eux estiment que la situation commerciale avec les Américains est « grave », avec 72 % rapportant qu’elle les affecte personnellement.

Les répondants qui ont indiqué faire leurs achats dans des commerces locaux francophones ont d’ailleurs passablement augmenté de 52 % à 72 % en une année.

« On sent là-dedans une réponse à l’incertitude économique créée par la dynamique avec l’administration Trump. Les francophones ne sont pas différents des Canadiens anglophones. On a senti une conscientisation envers l’achat local, mais les francophones poussent ça un pas plus loin avec l’achat local en français », affirme Yan Plante.

En faire plus pour l’économie francophone

Pour le dirigeant de la RDÉE-Canada, ce coup de sonde amène pour la première fois des données ciblées sur les francophones hors du Québec au sujet des tensions commerciales avec les Américains. Et il permet de constater que les Acadiens et francophones du reste du pays se tournent de plus en plus vers les gouvernements pour poser des actions économiques.

« L’année passée, 41 % des gens disaient qu’il fallait en faire davantage pour le développement économique de leurs communautés et maintenant, on est passé à 55 %, c’est une différence considérable », remarque Yan Plante.

« Il y a une augmentation assez claire des répondants vis-à-vis les deux paliers de gouvernement pour qu’ils en fassent davantage pour le développement économique francophone. Ce sont des enjeux sur lesquels les gens n’ont pas beaucoup de contrôle eux-mêmes pour les régler », perçoit ce dernier.

Mobilité de la main-d’œuvre, commerce interprovincial et diversification des marchés économiques sont tous des enjeux qui doivent être dans le collimateur du gouvernement fédéral pour aider les entreprises canadiennes, notamment francophone, avance le dirigeant du RDÉE Canada.

« Les gens nous disent, on vous (les entreprises francophones) appuie, on veut diversifier nos marchés, on veut réduire notre dépendance envers les Américains. »

« On pourrait aussi faire partie de la solution pour des missions ou du commerce à l’international. Je pense qu’il y a là quelque chose d’intéressant pour le fédéral, pour qu’il puisse jouer un rôle de leader », estime M. Plante.

Bien que les sondages en ligne ne puissent pas se voir attribuer une marge d’erreur, la marge d’erreur correspondante pour un échantillon probabiliste de cette taille est de +/- 4,4 points de pourcentage, soit 19 fois sur 20.