Edouard Landry sort de sa forteresse avec un sixième album
SUDBURY – L’auteur-compositeur-interprète Edouard Landry vient de sortir son sixième album Forteresse, dont le concert d’inauguration aura lieu ce vendredi à la Place des Arts. L’album aux styles musicaux variés, qui n’en sont pas moins complémentaires, arbore la construction personnelle par la déconstruction d’« épreuves de notre temps ». Le musicien sudburois ouvre la herse sur le processus de son œuvre intime et conceptuelle.
Si presque tout de l’album rappelle l’expérience d’isolement de la pandémie, Edouard Landry confie l’avoir en fait écrit en 2018 puis enregistré en 2019. « Je ressentais pas mal de pression avec le succès de mes albums précédents. J’avais l’impression que je voulais juste aller me cacher quelque part », se confie-t-il. Forteresse a été l’un de ses lieux de refuge.
Ce n’est pas que le regard public vis-à-vis de son travail que le musicien souhaitait fuir. « J’avais une anxiété des médias sociaux. Comme artiste, on doit partager son travail. Tu ne peux pas seulement écrire une chanson puis aller te cacher. J’étais un peu écœuré », révèle-t-il.
Cet appel à l’authenticité, dans un monde qui accorde de plus en plus d’importance au virtuel, s’entend entre autres dans sa chanson Rappel, dont il évoque la parole : « Je suis parce que je te suis », ou alors « J’ai besoin de te voir en personne ».
Différentes rencontres musicales
Les sentiments contradictoires d’exil personnel et de besoin de contact humain se ressentent par les différentes rencontres musicales qui jalonnent l’album. Dans cet « arc sonore » ouvertement inspiré du groupe musical Pink Floyd, « la diversité se rejoint dans l’unité », décrit l’artiste.
« Les premières [chansons] (Quarantaine, Rappel) jettent la base avec des rythmes rock entraînants émaillés de scintillantes phrases de guitare électrique et de frissonnantes répliques d’orgue électrique », continue le communiqué. « Un petit virage au country (Minuterie) agrémenté d’accordéon […] puis des fragments de violon (Forteresse) et de steel guitar (La fin des terres) font leur apparition dans des pièces aux rythmes un brin plus recherchés, sans pour autant donner l’impression d’arriver d’ailleurs. »
Pour accompagner l’univers musical, créé en compagnie du réalisateur Shawn Sasyniuk, Edouard Landry a rédigé des textes intimes transcrivant ses émotions par la métaphore d’une forteresse. Cette dernière évoque l’idée de « repousser le monde et peut-être avoir ça comme solution », explique-t-il. Ses différents éléments sont évoqués par les titres d’une majorité des chansons de l’album, dont Fossé, Oubliette, Télescope, Le pont…
En fait, le musicien fait voyager l’auditeur dans l’irrigation de sa forteresse, l’expérience d’y être puis, enfin, les étapes pour en sortir.
« Je parle aussi de ma quarantaine (…). Mais je relis mes textes et je vois qu’on peut facilement faire des liens avec la pandémie. Elle a enlevé mon punch! », rit-il, en faisant notamment référence à Quarantaine, la première chanson de son opus.
« Je trouve que je me connais plus personnellement et que j’ai maintenant plus de quiétude », affirme celui qui entre dans cette nouvelle étape de sa vie et, par extension, de sa musique.
Une œuvre en évolution constante
« Il y a un fil conducteur à travers mes albums », indique le musicien sudburois.
Son album Pomme Plastique III (2019) se conclut par les mots « Vivre dans le moment présent ». Deux ans plus tard, l’album Be Here Now (2021) est sorti. Même chose dans ce dernier, qui annonçait Forteresse (2022), et dont la création s’est d’ailleurs faite dans la même période.
Forteresse suit le cycle. L’album se conclut avec la chanson Vers la fin des terres, qui se veut un « résumé de l’album » et « un clin d’œil au prochain », affirme celui qui révèle aussi la sortie de son prochain album pour 2023.
Ce qui singularise ce dernier album est l’approche sur le plan du processus créatif, d’après M. Landry. « Son écriture s’est faite dans une période de temps assez courte », explique-t-il. En quatre jours, pour être plus précis. En réalité, le concept de l’album était déjà fixé pour Edouard Landry. « J’ai choisi les titres des chansons avant même de les écrire », confirme-t-il.
« Je voulais vraiment pousser l’album concept jumelé avec mes clips. Je me suis donné cet espace-là. », ajoute-t-il.
Ces clips seront d’ailleurs révélés en intégralité lors du concert de lancement, qui débutera à 20h ce vendredi à la Place des arts de Sudbury. Edouard Landry sera accompagné du band avec qui il a enregistré son album.