Politique

Élections fédérales : Les chefs croiseront le fer ce soir en français, mais sans les Verts

Les chefs fédéraux, de gauche à droite: Yves-François Blanchet (Bloc Québécois), Pierre Poilievre (Parti conservateur), Mark Carney (Parti libéral), Jagmeet Singh (NPD) et Jonathan Pedneault (Parti vert). Crédit des images: La Presse Canadienne.
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MONTRÉAL — Les chefs des principaux partis politiques fédéraux croiseront le fer mercredi soir lors du seul débat en français de la campagne électorale nationale, mais pas Jonathan Pedneault du Parti vert, dont l’invitation a été retirée ce matin.

La Commission des débats des chefs a décidé de désinviter la formation écologique, car celle-ci ne respecte plus le second des trois critères requis, soit le fait de présenter des candidats dans au moins 90 % des comtés au pays. Or le parti n’a soumis que 242 candidatures sur les 343 circonscriptions alors qu’il en avait au départ soumis 342, selon M. Pedneault. Les Verts ont expliqué leur décision de retirer des candidats comme une « décision stratégique » pour contrer les conservateurs dans des comtés où ceux-ci auraient le plus de chance de l’emporter.

« La Commission conclut que, dans ces circonstances, l’inclusion du chef du Parti vert du Canada minerait l’intégrité des débats et nuirait aux intérêts des électeurs », écrit-elle dans sa décision rendue ce matin qui s’applique aussi à la joute en anglais.

Réagissant à la nouvelle, le co-chef Jonathan Pedneault a affirmé qu’il s’attendait à être au débat. Il exige de la commission qu’elle « renverse cette décision injuste, inacceptable et qui n’est pas démocratique », l’accusant de vouloir « faire taire les verts ».

Le co-chef du Parti vert Jonathan Pedneault avait été désigné au détriment d'Élizabeth May pour participer au débat des chefs. Crédit image: THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes
Le co-chef du Parti vert Jonathan Pedneault avait été désigné au détriment d’Élizabeth May pour participer au débat des chefs. Crédit image : THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes

« Elle (la décision) n’est pas seulement infondée parce qu’on a satisfait tous les critères, mais elle est antidémocratique », a-t-il lancé de son bureau de campagne dans Outremont.

« C’est une décision qui ne protège pas la démocratie. C’est une décision qui protège ceux et celles qui ont déjà fait leur tour », ajoute-t-il.

Le débat aura donc lieu à 18 h dès ce soir à Montréal à la maison de Radio-Canada avec les chefs suivants : Mark Carney (Parti libéral), Pierre Poilievre (Parti conservateur), Jagmeet Singh (NPD) et Yves-François Blanchet (Bloc Québécois). Organisé par Radio-Canada, ce débat survient à moins de deux semaines de la fin de l’élection alors que les libéraux profitent, selon les différents sondages, d’une avance de quelques points sur les conservateurs de Pierre Poilievre.

C’est l’animateur de Radio-Canada Patrice Roy qui animera la joute télévisée qui durera 120 minutes et qui sera diffusée sur la majorité des plateformes des médias canadiens, dont TFO en Ontario français.

Le débat qui était originalement prévu au départ pour 20 h a été devancé à 18 h en raison d’un possible match décisif des Canadiens de Montréal au même moment, qui aurait pu faire souffrir les cotes d’écoute du duel politique.

Les chefs, qui ont passé les derniers jours à Montréal avec un horaire plus léger qu’à l’habitude en vue de se préparer au débat des chefs, échangeront sur les thèmes suivants :

  • Le coût de la vie
  • L’énergie et climat
  • La Guerre commerciale
  • L’identité et la souveraineté
  • L’immigration et les affaires étrangères

Selon un sondage de la firme, Abacus Data, les sujets identifiés comme les plus importants par les électeurs sont : comment traiter avec Donald Trump et son administration, la crise du logement et de l’abordabilité, la santé et l’accès aux services et l’économie.

Mark Carney a indiqué qu’il allait être « transparent » sur son plan dans un but « d’informer les Canadiens et Canadiennes qui suivent le débat ».

« Ce n’est pas une question d’attaque ou de défense », a-t-il répondu mardi.

Après avoir annoncé mardi qu’il comptait réintroduire le passage du taux d’inclusion du gain en capital de 50 % à 66 % à partir du seuil de 250 000 $, Jagmeet Singh a promis d’attaquer son adversaire libéral sur ce sujet. 

« Je veux demander pourquoi il pense que c’est bon de couper les services pour les gens et donner des cadeaux pour les millionnaires », a-t-il assuré, au sujet de cette proposition du gouvernement Trudeau qu’a promis de renverser Mark Carney.

Pierre Poilievre n’a de son côté pas précisé quel sera son plan d’attaque en vue de cette partie politique. Les chefs débattront à nouveau jeudi soir, en anglais. L’élection aura lieu le 28 avril.