Embellir Sturgeon Falls, un jeudi à la fois
NIPISSING OUEST – De nouvelles murales se multiplient afin de décorer les rues de Sturgeon Falls. Des arbres et des plantes fraîchement plantés et des bancs, des poubelles et des cendriers font leur apparition sur la place publique. C’est le travail de bénévoles dédiés : le groupe d’embellissement de Sturgeon Falls.
Tous les jeudis, un groupe de citoyens s’assemble au centre-ville de Sturgeon Falls avec un but commun : embellir leur ville. Jeudi dernier, ils étaient plus d’une dizaine à enlever les mauvaises herbes qui poussent entre les tuiles des trottoirs des rues John, Main et King.
« Chaque semaine, on a un plan », explique l’organisatrice de l’initiative Gayle Primeau. « Cette année, on a planté des hostas un peu partout dans la ville, sous les lampadaires. On a aussi planté quatre arbres. »
Le travail des bénévoles s’est toutefois heurté à un acte de vandalisme. Dans la nuit du 23 au 24 juillet, un individu a abattu deux arbres sur la rue Queen, près du magasin Michaud & Levesque, raconte Mme Primeau.
« Je suis tellement bouleversée… J’en perds mes mots », publie-t-elle sur la page Facebook du groupe. « Il s’agissait de deux beaux arbres matures qui devaient valoir des milliers de dollars. »
La Police provinciale de l’Ontario a, depuis, attrapé le présumé coupable, confirme-t-elle.
La perte est considérable pour un organisme qui bénéficie d’un budget annuel de 7 000 $, contribution de la municipalité de Nipissing Ouest.
Cette année, ce financement payera de nouveaux bancs près de la fontaine publique. Par le passé, le groupe a utilisé cette somme, entre autres, pour peinturer des bornes-fontaines et acheter des poubelles.
« Quand on a commencé, il n’y avait pas de poubelles au centre-ville », se rappelle Mme Primeau.
À 22 ans, Ryan Morin est l’un des plus jeunes bénévoles à s’être mobilisé ce jeudi.
« Je fais du bénévolat à la banque alimentaire et j’apprécie vraiment l’expérience communautaire », explique le jeune homme. « Lorsque j’ai vu qu’ils cherchaient des bénévoles pour l’initiative d’embellissement, je me suis dit : « Pourquoi pas? » »
« J’ai le temps, c’est une bonne cause et j’aime travailler à l’extérieur », ajoute-t-il. « Pendant que je cherche un emploi, je peux aussi bien aider là où je peux. »
« Mettre de la couleur »
L’initiative la plus ambitieuse du groupe est de recouvrir l’espace public de murales.
« C’est une idée que j’ai vue dans un petit village dans l’Ouest du Canada », confie Mme Primeau. « Je me suis dit qu’on pourrait importer l’idée à Sturgeon. »
À date, huit murales recouvrent les murs du centre-ville. Trois autres seront ajoutées avant la fin de l’été, assure l’organisatrice. Tous les artistes proviennent de la région.
Mme Primeau se charge de faire la liaison entre les artistes bénévoles et les commerçants qui offrent les matériaux.
« J’ai grandi à Sturgeon et à Ottawa, donc la communauté est vraiment importante pour moi », raconte Alexandre Aimée Rivet, la propriétaire du studio d’art nouvellement rebaptisé Studio d’art. « Dès que j’ai entendu parler du projet, je savais que je devais faire ma part. »
En plus d’avoir contribué près d’une quinzaine d’heures pour « mettre de la couleur » dans sa ville natale, Mme Rivet a aussi fourni elle-même les matériaux pour son œuvre.
« La clôture était un don de la boucherie Don the Butcher », explique-t-elle, « mais la peinture a été en partie récupérée de projets passés, en partie un don du studio d’art. »
Revenir dans le Nord
Le conseiller municipal, Dan Roveda, participe aussi au projet depuis le départ. Il se dit épaté par tout ce que le groupe accomplit avec ses contraintes budgétaires.
« C’est tout grâce à Gayle », explique-t-il. « Tout a commencé quand elle est revenue en ville. »
« Elle a grandi ici, à Sturgeon », poursuit-il. « Mais, comme c’est le cas pour bien des gens de la région, la vie l’a amenée dans le Sud de l’Ontario. Lorsqu’elle est revenue, elle a remarqué que la ville n’était pas aussi propre qu’avant et elle a décidé qu’il fallait agir. »
Peu après est née l’initiative d’embellissement, qui ne disposait dès lors que de quatre bénévoles.
« Lorsque j’ai lancé le groupe sur Facebook, il y a deux-trois ans, on n’avait qu’une dizaine de membres », raconte Mme Primeau. « Maintenant, on est rendu avec plus un millier de membres. »
« Lorsque des gens passionnés se mettent à l’œuvre, c’est incroyable ce qu’ils peuvent accomplir », conclut M. Roveda.