Jagmeet Singh. Crédit image : Stéphane Bédard.
Jagmeet Singh. Crédit image : Stéphane Bédard.

OTTAWA – L’entente entre libéraux et néo-démocrates est de plus en plus sur la corde raide alors que le chef du NPD Jagmeet Singh menace de briser l’accord entre les deux partis si un projet de loi pour un programme d’assurance-médicaments universel n’est pas déposé d’ici le 1er mars.

Jagmeet Singh a rencontré le premier ministre Justin Trudeau la semaine dernière et en est sorti « sans une assurance claire » que les libéraux allaient respecter leur promesse de déposer un tel libellé.

« S’ils brisent l’entente, l’entente est brisée alors. Donc tous les éléments de l’entente ne vont pas continuer d’exister et donc il n’y a aucune garantie qu’on appuie les projets de loi. Aucune garantie qu’on doit aider avec les passages de projets de loi. Toutes les conséquences sont sur la table s’ils brisent l’entente », a pressé le chef du NPD en conférence de presse sur la Colline parlementaire mardi.

Les libéraux et les néo-démocrates ont signé une entente de confiance en 2022 assurerant aux libéraux une majorité nécessaire sur des projets de loi en échange de concessions comme pour le programme universel de soins dentaires ou encore la loi anti-briseurs de grève déposée en novembre dernier.

Cette rupture entre les deux partis politiques pourrait donc signifier une possibilité d’élections si les libéraux ne sont pas en mesure d’obtenir un appui majoritaire sur des votes de confiance comme le budget fédéral qui sera présenté en mars. Le chef néo-démocrate rejette toutefois la faute sur les libéraux dans l’éventualité d’un scrutin générale à la suite d’un vote de confiance qui échouerait.

« C’est le gouvernement qui décide s’ils vont avoir une élection ou non (…). Je ne peux pas comprendre comment cela pourrait être de notre faute si les libéraux brisent leur promesse », a-t-il répondu aux journalistes qui le questionnaient sur une possibilité d’élection printanière.

Dans une entrevue avec La Presse, M. Singh a indiqué que sa formation politique accélérait ses préparatifs électoraux dans l’éventualité d’un tel scénario.

« On doit être vigilant et on doit être préparé, car on ne sait pas ce qui pourrait arriver après le 1er mars », a-t-il soutenu mardi matin.

Ce dernier demande à ce qu’un tel projet de loi soit déposé d’ici deux semaines. Les néo-démocrates n’exigent pas que ce programme fasse partie du prochain budget. Le Directeur parlementaire du budget avait évalué dans une étude le coût d’un tel programme à 11,2 milliards de dollars la première année, et 13,4 milliards dans cinq ans.

Élections : des libéraux n’y croient pas

Pour le ministre des Transports Pablo Rodriguez, les discussions avec leur partenaire politique « avancent » alors que son collègue aux Langues officielles « n’a aucune inquiétude » par rapport à un scrutin général à l’horizon.

« On a une entente et j’ai beaucoup de confiance qu’on va être ici jusqu’à jusqu’en 2025 », s’aventure Randy Boissonnault.

Randy Boissonnault, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles. Crédit image : Stéphane Bédard.

« Il n’y a personne qui a le goût d’aller à l’élection, juge Pablo Rodriguez. Il n’y a pas d’appétit, pas chez nous, puis je serais surpris qu’il y en ait dans les autres caucus aussi. »

Le ministre de l’Immigration Marc Miller a de son côté mentionné que s’il y a « des demandes déraisonnables, ils doivent être soulignés » en parlant des discussions entre les deux clans, sans toutefois s’avancer davantage.