Un peu moins de 48 heures après la tempête qui a frappé la région, certaines parties de l’Est ontarien, en sont au ramassage de débris tandis que des milliers de clients sont toujours privés d’électricité, notamment à Clarence-Rockland.

Les villages de Bourget et Hammond ont durement été frappés par la tempête passée samedi soir. Idem pour Clarence Creek et la municipalité de Clarence-Rockland qui a déclaré l’état d’urgence le soir-même. Le secteur a été frappé par des vents à 90 km/h, avec des pointes à 120 km/h.

« Nous avons plusieurs villages qui ont été frappés fort. Tous les villages ont été affectés par la tempête. En ce moment, on a des maisons complètement détruites dans le village et on fait ce qu’on peut pour les aider. On a eu des gens dont un toit a atterri dans leur cour qui provient de deux kilomètres plus loin (…). On est dans un état d’urgence, quand on regarde, il y a des maisons qui existent plus alors on a pas plus urgent que ça », dit le maire de Clarence-Rockland Mario Zanth en entrevue.

Une bonne partie de Clarence-Rockland était toujours privée d’électricité lundi. Crédit image : Pascal Vachon

Près de 300 poteaux d’Hydro One sont tombés et près d’une centaine de fils d’électricité ont subi pareil sort dans la ville de près de 26 000 habitants, explique le maire. En milieu de journée lundi, la majorité de la municipalité était toujours sans électricité. La priorité est aux infrastructures essentielles, fait valoir M. Zanth, dont la ville a ouvert un centre d’urgence à Clarence Creek pour les résidents.

« Nos priorités sont les épiceries et les stations d’essence, car les gens ont des génératrices, alors ils ont besoin d’essence. On s’assure qu’Hydro comprend ça… Notre but est de prendre soin des gens le plus possible, même si nous aussi on est limité, car on est sur les mêmes réseaux que toues les autres personnes », explique le maire saluant l’attitude des résidents dans les derniers jours.

Au total, près de 80 000 résidences de l’Est ontarien n’auraient toujours pas accès à l’électricité selon Hydro One. À Ottawa, ce sont près de 110 000 foyers selon Hydro Ottawa.

« À l’heure actuelle, nous recevons l’aide d’équipes déployées par nos entrepreneurs et nos partenaires du secteur de l’électricité en provenance d’aussi loin que la région métropolitaine de Toronto, Kingston et du Nouveau-Brunswick », a fait savoir Hydro Ottawa lundi matin.

Des milliers d’arbres comme celui-ci ont été déracinés dans l’Est ontarien. Crédit image : Pascal Vachon

Écoles fermées

Les deux principaux conseils scolaires francophones publics de la région d’Ottawa et de l’Est ontarien doivent fermer des écoles en raison des tempêtes.

Le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) a indiqué qu’il fermera l’ensemble de ses établissements pour la journée de mardi, sauf ceux à l’extérieur d’Ottawa. Les établissements situés à Ottawa et à Carleton Place en plus de l’Académie d’apprentissage virtuel (AAV) sont touchés par cette fermeture. La liste complète peut être consultée ici.

« Pour les écoles qui demeureront ouvertes demain, certaines routes de transport scolaire pourraient être annulées ou retardées. Le Consortium de transport scolaire d’Ottawa (CTSO) prendra cette décision très tôt le matin, en fonction de l’état de la situation et dans le but d’assurer un service sécuritaire », ajoute le CECCE.

Les écoles qui ont de l’électricité seront ouvertes pour les familles affectées. Un accès aux douches, aux salles de toilette, au gymnase et à des stations pour recharger des appareils électroniques sera offert par le CECCE.

Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO). Archives ONFR+

Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) a annoncé lundi que 28 de ses établissements seraient fermés pour la journée de mardi. La liste complète peut être consultée ici. Il n’y aura pas d’enseignement virtuel ou asynchrone et les services de garde seront aussi fermés. Les 11 autres établissements seront ouverts et fonctionneront comme à l’habitude, indique le CEPEO dans un message envoyé aux parents. À moins d’un avis contraire, les élèves pourront retourner en classe le 25 mai, précise le conseil scolaire.

Tôt pour un bilan

Pour le moment à Clarence-Rockland, les routes sont ouvertes sauf celle où des arbres seraient sur des fils d’électricité. Le maire Zanth dit ne pas savoir exactement quand le courant pourrait revenir dans la ville.

« On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, mais pour le moment, ça l’air qu’on va pouvoir rouvrir certaines choses », dit-il.

Il est toutefois trop tôt pour faire un bilan et le nettoyage pourrait durer pendant les prochaines semaines, prévoit le maire.

« On va faire tout ça (un bilan) une fois que l’électricité est revenue. On va être capable de faire un décompte pour voir l’impact sur notre municipalité, mais présentement, de ce que j’ai vu, l’impact est majeur… Ça ne se fera pas du jour au lendemain. »

Hydro One devrait mettre plusieurs jours à réparer ses poteaux électriques et rétablir le courant. Crédit image : Pascal Vachon

À Sarsfield, le clocher de l’église local, complètement ravagé samedi a été ramassé lundi matin. Un symbole pour ce petit village francophone de l’Est ontarien dont la paroisse possède près de 130 ans histoire.

« On pourrait mettre un cap dessus, mais ça ne serait pas la même église… C’est un symbole pour la place et les alentours. C’est un point de repère pour beaucoup de gens, les noces, les funérailles, les baptêmes. Les gens de la région sont assez généreux : j’ai déjà eu des offres ce matin pour la reconstruction. Ça tient beaucoup de gens à cœur », dit le président du conseil d’administration de l’église Robert Brazeau.

L’église de Sarsfield sans son clocher historique. Crédit image : Pascal Vachon

Le premier ministre Doug Ford a tenu à remercier les travailleurs qui s’affairaient à rétablir les services touchés par la tempête à travers la province.

« À ceux d’Ottawa et d’autres régions de la province qui n’ont toujours pas d’électricité, sachez que de l’aide est en route », a-t-il déclaré sur Twitter, alors en déplacement dans sa circonscription à Etobicoke.

Le chef libéral Steven Del Duca a de son côté critiqué le fait que le chef progressiste-conservateur soit en train de faire campagne.

« J’ai suspendu mon calendrier de campagne pour aujourd’hui afin de venir ici et rencontrer les intervenants et attirer l’attention sur ce qui se passe (…). Les dirigeants ont le devoir de se montrer dans les moments difficiles. Cela en dit long sur Doug Ford qui préfère faire campagne dans sa circonscription de Toronto aujourd’hui », a-t-il critiqué, accompagné d’Amanda Simard, sa candidate dans Glengarry-Prescott-Russell.

Cet article à été mis à jour à 17h05.