
Le fédéral investit 410 000 $ dans la Place des Arts du Grand Sudbury

SUDBURY – Ottawa investit 410 000 $ pour soutenir la création de l’Institut de professionnalisation artistique et culturelle (IPAC) à la Place des Arts (PDA) du Grand Sudbury.
Le financement annoncé jeudi matin à la Place des Arts et provenant de FedNor, l’Agence fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario, permettra de lancer l’IPAC, dont la création avait été révélée par ONFR en novembre 2024. Ce nouvel organisme qui offrira aux artistes, gestionnaires culturels et professionnels du patrimoine des formations, du mentorat et des stages personnalisés.
« Le financement de FedNor confirme que la Place des Arts va dans la bonne direction avec son projet d’institut », explique Denis Bertrand, directeur général de la Place des Arts en entrevue. « L’Institut répond à des besoins qui ont été bien cernés et bien identifiés. C’est une validation du projet, non seulement pour la communauté artistique, mais aussi sur le plan économique. »
« La Place des Arts est une entité à deux têtes : culturelle et économique », poursuit-il. « Nous sommes au centre-ville pour appuyer le développement économique, et ce projet vient répondre à ces deux besoins. »
« La Place des Arts est rapidement devenue un pilier de la vie culturelle à Sudbury et une source de fierté pour les communautés francophones du Nord. Avec la création de l’IPAC, elle pose un geste audacieux pour donner plus de pouvoir aux artistes et renforcer l’économie créative », a affirmé la députée libérale de Sudbury, Viviane Lapointe, dans un communiqué.

René Lapierre, président de la Place des Arts, estime que l’IPAC contribuera à la viabilité à long terme de l’institution.
« Grâce à ce nouvel institut, nous serons en mesure de mieux soutenir les artistes, les travailleurs culturels et les organismes francophones en leur offrant une formation de grande qualité et des possibilités de collaboration ici même, dans le Nord de l’Ontario », a-t-il indiqué.
Lancement l’été prochain
Concernant le lancement de l’Institut, Denis Bertrand précise : « Le processus de mise en marche a été amorcé. On espère être en mesure d’offrir nos premières formations l’été prochain. »
La première année de l’IPAC sera considérée comme un projet pilote, le temps de mettre en place les paramètres de fonctionnement et de définir les formations.

Au cours des trois prochaines années, l’Institut proposera des modules de formation en gestion culturelle, marketing et entrepreneuriat, s’appuyant sur les programmes existants du Collège Boréal et de l’Université de l’Ontario français.
« Les participants repartiront avec une reconnaissance tangible de leurs nouvelles compétences, grâce à des microcertifications », explique M. Bertrand.
La Chambre de commerce de Sudbury sera également partenaire pour souligner l’importance économique du projet. « L’Institut amènera des apprenants qui séjourneront à Sudbury, participeront à des activités au centre-ville et contribueront au tourisme local », dit-il.
Et quid de la librairie?
La création de l’institut arrive après une période financière difficile pour la Place des Arts, laquelle affichait un lourd déficit deux ans après son ouverture. L’organisme avait annoncé la fermeture de sa librairie-boutique Panache en juillet dernier afin d’entamer une période de réflexion sur son avenir.
Sur un projet de loi que la députée provinciale d’Ottawa—Vanier, Lucille Collard, a récemment annoncé vouloir déposer pour favoriser l’usage de livres des librairies franco-ontariennes, Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l’Ontario, a confié à ONFR être ouverte à la démarche, tout en précisant qu’elle doit d’abord se familiariser avec le projet.

« Absolument, absolument très ouverte. Mais il faut que je m’informe sur son projet de loi avant de parler directement du sujet. »
Pour sa part, Denis Bertrand a nuancé l’impact de cette initiative sur la librairie Panache : « Je pense que la démarche est valable, mais malheureusement pour nous, elle arrive trop tard. »
Malgré tout, l’organisme dit souhaiter lancer une phase de consultation afin de maintenir une présence littéraire francophone au centre-ville : « On regarde la possibilité d’un autre partenaire pour accéder à des ressources qui nous permettraient de mener cette consultation-là. Il n’y a rien de signé, rien de vraiment entendu. On a une marque d’intérêt, et on va voir comment cette marque d’intérêt peut se concrétiser. »
Et de conclure : « Mais pour l’instant, on est un peu préoccupés par le lancement de l’institut. »