Fermeture des écoles en juin : les conseils scolaires saluent la décision de Ford
L’approche prudente de Doug Ford satisfait les conseils scolaires de langue française. En annonçant son refus de rouvrir les écoles au mois de juin, le premier ministre ontarien reçoit des fleurs de la part des institutions éducatives.
« C’est une approche cohérente avec tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant », soutient la présidente de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), Johanne Lacombe. « Ça va nous donner le temps de se préparer davantage pour la réouverture des milieux scolaires. »
L’association responsable de huit des 12 conseils scolaires de langue française en Ontario entrevoit une rentrée des classes bien différente, en septembre.
« On ne peut pas s’attendre à ce que ce soit comme avant. Chacun des conseils travaille sur un plan pour le retour, comme l’installation de plexiglas, une nouvelle manière d’organiser les salles de classe, des rubans sur le sol, ou encore peut-être un changement dans les horaires de dîner. »
Un son de cloche semblable du côté de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO).
« C’est basé sur une question de santé publique, vis-à-vis des enseignants. La pandémie perdure, même si elle commence à être réglée. Il ne reste que quelques semaines. Fermer est une bonne position », laisse entendre son président, Denis Chartrand.
À cas exceptionnel, situation exceptionnelle, explique-t-il.
« Les jeunes aimeraient retrouver leurs amis, je le comprends, et avoir une socialisation, mais tout le monde est aujourd’hui dans une situation difficile. »
En début d’après-midi, Doug Ford avait justifié sa décision dans sa traditionnelle conférence de presse quotidienne.
« La sécurité de nos enfants est notre priorité et je ne veux pas leur faire prendre des risques. C’est pourquoi nous n’allons pas ouvrir les écoles pour l’instant. »
L’Ontario a repoussé à plusieurs reprises la réouverture de ses écoles, fermées depuis le vendredi 13 mars.
Des drapeaux rouges, pour l’AEFO
L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), dont les trois premiers mois avaient été marqués par un bras de fer avec le gouvernement pour le renouvellement des conventions collectives, se range aujourd’hui derrière la décision du ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, tout en soulignant la réalité du terrain et de l’apprentissage à distance.
« Tout le monde fait son possible, mais il y a des questions d’équité à l’accès à Internet, et des situations individuelles », croit le président du syndicat, Rémi Sabourin. « Certains enseignants ont eux même des bambins en bas âge, mais il faut reconnaître que ce sont des défis identiques à beaucoup de familles franco-ontariennes. »
Saluant les communications avec le ministère de l’Éducation, « beaucoup mieux que ce qu’elles étaient avant », le président du syndicat représentant les 12 000 enseignants franco-ontariens affirme avoir signalé « des drapeaux rouges » au gouvernement.
« Il y a, par exemple, l’apprentissage synchrone, c’est-à-dire en temps et en heure précis, qui demeure un défi pour les enseignants, sans oublier les bulletins ou évaluations qu’ils doivent remplir. À quoi vont-ils ressembler? On attend des consignes et des communications claires de la part du gouvernement sur ce point. »
Réactions favorables
Sur les médias sociaux, l’annonce de M. Ford a été généralement bien accueillie, si l’on en juge les premiers commentaires.
Le militant franco-ontarien Basile Dorion a par ailleurs livré sa version des faits, dans un échange de courriels avec ONFR+.
« Mes préoccupations sont pour les élèves franco-dominants. Peut-être qu’ils sont mieux à la maison avec les parents dans un milieu franco, plutôt que de se faire angliciser à l’école! »
La rentrée des classes est prévue pour la fin août dans les conseils scolaires de l’Est de la province, et en septembre pour le Nord et le Centre-Sud-Ouest.