Tout semble indiquer une autre saison record cet été. Source : SOPFEU

Après une saison historique de feux de forêt de l’an dernier, le gouvernement fédéral a fait part,ce mercredi, des prévisions pour cet été. Avec la montée du mercure et les faibles précipitations, tout semble indiquer une autre saison occupée dans le Nord de l’Ontario.

« Nous risquons d’être confrontés à nouveau à une saison catastrophique en matière de feux de forêt », estime le bureau de la sécurité publique du Canada qui a fait part de quelques données en prévision du début de la saison débutant généralement en mai.

Lors d’une conférence de presse avec des ministres du fédéral en matinée sur le sujet, le gouvernement a indiqué avoir « travaillé en étroite collaboration avec les Premières Nations, les provinces, les territoires et d’autres partenaires de la gestion des urgences afin de mener à bien un solide examen des leçons apprises ». Parmi les nouvelles mesures envisagées, on compte un engagement plus précoce dans la planification de la préparation aux situations d’urgence liée aux feux de forêt et dans l’évaluation des risques. 

Une autre piste étudiée concerne la mise en place d’une capacité d’intervention civile dans l’ensemble des administrations afin de mieux tirer parti de celles-ci pendant et après les situations d’urgence de grande envergure au Canada, explique-t-on dans le communiqué.

Les détails de ces mesures avec les fonds alloués seront dévoilés lors du prochain budget dont le dépôt à la Chambre des communes est prévu le 16 avril. Source : Compte X de Jonathan Wilkinson, ministre fédéral de l’Énergie et des Ressources naturelles.

On apprend aussi qu’un groupe de travail autochtone sur la gestion des urgences s’est réuni en février 2024 et servira de table permanente de dialogue sur les enjeux et les besoins des Autochtones en matière de gestion des urgences.

Un projet pilote de deux ans lancé en 2022 et monopolisant plus de huit millions de dollars a permis de former 467 pompiers et 109 gardiens d’incendie. « Le gouvernement travaille d’arrache-pied pour former davantage de pompiers, fournir plus d’équipement de sauvetage et établir des partenariats avec les provinces et les territoires en prévision de la saison des feux de forêt de 2024 et de celles à venir », a déclaré Jonathan Wilkinson, ministre fédéral de l’Énergie et des Ressources naturelles.

Sécheresse et El Niño

Des températures supérieures à la normale sont prévues pour le printemps et l’été, en raison des conditions météorologiques d’El Niño, phénomène naturel survenant lorsque la température des eaux de surface s’élève au-delà de 0,5°C de la normale sur une période de cinq mois consécutifs en raison d’un déplacement d’une masse d’eau chaude d’ouest en est dans l’océan Pacifique. 

En conséquence, il pourrait y avoir un risque d’incendie précoce et supérieur à la normale dans l’Est de l’Ontario en avril, tandis qu’en mai il y aurait un risque d’incendie supérieur à la normale dans le Nord. Néanmoins, il demeure encore difficile à l’heure actuelle de prévoir les précipitations pour les prochains mois ce qui ajoute une part d’incertitude à l’évaluation des risques, prévient la sécurité publique.

Les anomalies de température étaient en grande partie concentrées dans le Nord de l’Ontario entre décembre et février 2024. Source : Gouvernement du Canada

« Cet hiver, les Canadiens ont connu des températures supérieures à la normale et des conditions de sécheresse généralisées dans tout le pays, ce qui a aggravé les conditions de sécheresse et d’étiage existantes », fait-on également savoir au bureau de la sécurité qui ajoute, toutefois, que les conditions de sécheresse peuvent également entraîner des risques de ruissellement et d’inondation extrêmes lorsque la neige et la glace fondent ou qu’il y a de fortes pluies locales.

Une analyse fédérale révèle que les conséquences des changements climatiques coûtent aujourd’hui 720 dollars par an aux ménages canadiens moyens, et que ce montant atteindra environ 2000 $ par an d’ici 2050. En 2023, les conditions météorologiques extrêmes au Canada ont causé plus de 3,1 milliards de dollars en dommages assurés.