Ford en pleurs : « J’ai fait une erreur et je m’excuse »

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, en conférence de presse. Capture d'écran ONFR+

TORONTO – C’est un premier ministre en larmes qui est apparu devant les caméras en conférence de presse, ce jeudi, après une semaine d’absence à Queen’s Park et devant la presse. En isolement depuis vendredi dernier à la suite d’un contact avec un membre de son équipe testé positif à COVID-19, Doug Ford a concédé que son gouvernement était « allé trop vite » et que ses mesures étaient allées « trop loin » (…). « J’ai fait une erreur et je m’excuse ».

Quelques minutes après avoir demandé pardon aux Ontariens, Doug Ford, la gorge serrée, a laissé s’échapper quelques larmes, puis tenté de reprendre son argumentaire, après avoir bu un verre d’eau.

Le gouvernement avait décrété plusieurs mesures controversées, en fin de semaine dernière, telles que la fermeture des aires de jeux, des pouvoirs accrus à la police ou encore des vérifications aux frontières. Entraînant la colère de l’opposition et d’une partie de la population, deux de ses actions – non recommandées par les experts en santé publique -, avaient finalement été annulées et la troisième allégée.

Au cours de son intervention, Doug Ford s’est attaché à ménager les policiers, les enseignants, les médecins et les autres travailleurs, évoquant la réactivité de son gouvernement sur la fermeture des écoles, de même que son recul sur plusieurs décisions.

« J’ai fait une erreur. Je comprends la frustration des gens. La fermeture des aires de jeu aurait limité la mobilité des gens mais les parcs ont toujours été ouverts. Le choix revient aux unités de santé publique. Je suis ici pour m’excuser car on a agi trop vite. Je n’ai jamais voulu aller contre la police. Elle a son propre jugement et son propre pouvoir. »

Et d’ajouter sur les médecins et experts en santé : « On a les meilleurs docteurs au monde, ici, en Ontario », a-t-il insisté, renouant avec une de ses phrases fétiches pendant la crise.

Congés de maladie payés : une ouverture plus marquée

Alors que l’inflexion du gouvernement dans le dossier des jours de congés maladie payés, au cœur des débats à Queen’s Park, a été vivement critiquée ces derniers jours, Doug Ford a laissé entendre que son gouvernement planchait sur un tel programme sans en préciser les contours ni l’échéancier. « On travaille là-dessus », a-t-il glissé, confirmant les sorties récentes de plusieurs membres de sa majorité, dont la ministre de la Santé, Christine Elliott, et le leader parlementaire, Paul Calandra.

« Les gens sont frustrés et je comprends », a-t-il répété, « mais on va avoir plus de vaccins, à la fin du mois, 40% de la population sera vaccinée et on continue de construire sur ça avec nos pharmacies ».