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Politique

« C’est évident que mon français est loin d’être parfait », concède Mark Carney

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Mark Carney a déclenché des élections qui se tiendront le 28 avril. (Photo d'Andrej Ivanov/Getty Images)
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OTTAWA – Le chef libéral Mark Carney admet que sa maîtrise du français est loin d’être parfaite alors qu’il subit des attaques de ses adversaires à ce sujet, notamment au Québec depuis le début de la campagne électorale.

« Je viens de l’Alberta, c’est évident que mon français est loin d’être parfait », a-t-il reconnu mercredi en conférence de presse à Windsor, à proximité du pont Ambassadeur.

Lors d’un discours mardi en Nouvelle-Écosse, il a confondu la tuerie de l’École polytechnique de Montréal avec celle de l’Université Concordia en plus de mal prononcer le nom de Nathalie Provost, l’une des survivantes qui se présente comme candidate libérale.

M. Carney a parlé de la survivante de la tuerie de polytechnique comme étant « Nathalie Pronovost » et l’a décrite comme une « survivante de la fusillade de Concordia ». Le féminicide de Polytechnique avait coûté la vie à 14 étudiantes en 1989 alors que la tuerie de Concordia renvoit à un professeur de cette université, Valery Fabrikant, qui a tué quatre collègues de travail en 1992.

En anglais, M. Carney a indiqué sur scène que « Nathalie Pronovost est devenue une militante en faveur de la justice sociale après la tragédie de la fusillade à Concordia ». Il a par la suite présenté ses excuses à Mme Provost. Cette double erreur n’était « pas une question de langue, c’est plus une question que je me suis mal exprimé », a justifié le premier ministre sortant, en anglais.

Débat en français

Au jour 2 de la campagne, c’est son refus de participer à un second débat en français, le Face à Face de TVA, qui a soulevé l’ire des partis d’oppositions, l’accusant de se cacher des Québécois et des francophones. Hier, Mark Carney s’en est défendu, expliquant qu’il ne comptait pas participer au débat de TVA en raison de l’absence d’un représentant du Parti vert.

« Une décision insultante » aux yeux du chef néo-démocrate Jagmeet Singh, alors que le chef conservateur Pierre Poilievre est allé jusqu’à proposer de payer les 75 000 $ des libéraux, réclamés par TVA pour chaque parti.

« Est-ce que c’est parce qu’il est trop fragile et si oui, comment peut-il confronter Donald Trump? Est-ce que c’est parce qu’il ne respecte pas la langue française? », avait énuméré M. Poilievre mardi à Vaughan.

Questionné par les journalistes sur son éventuel manque de sensibilité vis-à-vis des enjeux au Québec, le chef libéral a soutenu qu’il « aimait le Québec, la langue, la culture, l’histoire, l’initiative des entrepreneurs du Québec ». 

Il a par la suite souligné la présence de ministres dans son cabinet comme Mélanie Joly et François-Philippe Champagne, en plus de plusieurs proches conseillers de son équipe qui proviennent de la Belle Province.

Dans un discours mardi soir, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a accusé Mark Carney de multiplier les « grenailles de gaffe » en français, qualifiant de « moyen » le niveau de français de l’ex-banquier et encensant légèrement celle de M. Poilievre comme « moins pathétique que l’autre ».