Horwath risque d’avoir « du fil à retordre » devant ses militants
HAMILTON – Ce n’est pas gagné d’avance pour la chef néo-démocrate Andrea Horwath, qui doit soumettre son leadership à un vote de confiance de ses militants, les 15 et 16 novembre.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
La chef de la deuxième opposition à Queen’s Park risque même d’avoir « du fil à retordre », selon un ancien insider néo-démocrate qui s’est confié à #ONfr à la veille du congrès post-électoral de la formation.
« Je crois qu’il y a beaucoup de militants de Toronto qui sont très déçus d’avoir perdu trois députés, dont deux de longue date : Rosario Marchese et Michael Prue », affirme Bill Brown, un ancien du Nouveau Parti démocratique (NDP) qui a récemment déchiré sa carte de membre. « Ces militants vont demander à (Mme Horwath) de leur donner une explication par rapport à cette dernière campagne électorale, sa planification et son déroulement ».
La chef néo-démocrate aurait raté une occasion de convertir des appuis accumulés depuis quelques années dans des votes lors des élections provinciales du 12 juin, d’après M. Brown.
« L’Ontario était prêt à écouter Andrea Horwath depuis quelques années, mais lorsqu’est venu le temps pour elle de faire son plaidoyer final, et transformer ses appuis dans des votes, le plan, la vision et la méthode de communication ont fait défaut », déplore M. Brown, qui a même déjà porté les couleurs de la formation au niveau fédéral, dans Kitchener-Waterloo.
Mme Horwath est chef du NPD de l’Ontario depuis 2009. Elle a obtenu l’appui de 76% des militants du parti après les élections de 2011.
Candidatures possibles
Bill Brown dit déjà voir se profiler quelques candidatures dans l’éventualité d’une course à la chefferie néo-démocrate.
Les députés néo-démocrates Catherine Fife, de Kitchener-Waterloo, et Jagmeet Singh, de Bramalea–Gore–Malton, pourraient se présenter comme des successeurs « solides » de Mme Horwath, selon l’ex-insider. Idem pour Taras Natyshak, d’Essex.
M. Natyshak pourrait être tenté de se présenter à la chefferie « puisqu’il a un bon bagage d’expérience dans le milieu syndical, ayant été très impliqué dans LiUNA avant d’être élu député », explique M. Brown. « Il pourrait galvaniser les appuis important des syndicats », ajoute-t-il.
Les députés du nord Michael Mantha, d’Algoma–Manitoulin, et Sarah Campbell, de Kenora–Rainy-River, pourraient aussi être tentés de briguer la chefferie, de l’avis de M. Brown. Tous deux ont « tenu des rôles de critiques assez importants » sur les banquettes de la deuxième opposition, souligne-t-il.
Peu importe ce qu’il adviendra d’Andrea Horwath, M. Brown prédit que le NPD aura beaucoup de pain sur la planche pour réconcilier deux visions de l’Ontario diamétralement opposées qui s’affrontent au sein du parti. Ce « schisme » entre les militants néo-démocrates du nord rural et du sud urbain de la province, dont les aspirations et les besoins sont très différents, y serait pour beaucoup dans la dernière défaite électorale du parti, selon l’ancien insider.