« Il y a de la grogne au pays », concède Trudeau
Alors que se déroule une crise du logement et d’abordabilité au pays, qui entraîne du mécontentement chez ses députés, le premier ministre Justin Trudeau est resté de glace face à la remise en question de son leadership. Plus que jamais menacé par Pierre Poilievre, le chef libéral admet être conscient de la colère des Canadiens face aux enjeux du logement et de l’abordabilité.
Alors que débute aujourd’hui la retraite du caucus libéral, plusieurs députés ont confié à des médias comme Radio-Canada et le Toronto Star leur mécontentement par rapport à la performance de leur leader, mais aussi du gouvernement, notamment sur la question du coût de la vie. Certains remettent en question l’avenir du chef libéral ou encore plusieurs critiquent la ministre des Finances Chrystia Freeland.
Selon un récent coup de sonde de la firme Abacus Data, les conservateurs ont présentement une très large avance de 14 points sur les libéraux avec 40 % des intentions de vote. Ce nombre placerait les troupes de Pierre Poilievre dans le territoire d’un gouvernement majoritaire.
« Il y a de la grogne à travers le pays, c’est un moment extrêmement difficile pour quasiment tous les Canadiens », a admis Justin Trudeau, énumérant les prix trop élevés pour le logement, l’épicerie et l’essence.
Il doit rencontrer son caucus mercredi après-midi pour commencer cette retraite à London en Ontario.
« Nos députés font une job extraordinaire à écouter, à être là et écouter nos concitoyens, ils vont (lors de la retraite du caucus) être en train de partager ce que j’ai entendu dans toutes nos conversations à travers l’été, que les Canadiens ont besoin d’aide. »
Le premier ministre n’a pas mordu lorsqu’il a été questionné à plus d’une reprise en conférence de presse à savoir s’il était toujours l’homme de la situation pour mener les libéraux jusqu’à l’élection de 2026.
« On a deux bonnes journées de conversation avec les députés où l’on va avoir des conversations très franches… J’ai énormément d’ambition pour ce pays et j’ai hâte de continuer le beau travail qu’on fait ensemble », a-t-il répondu.
2 000 nouveaux logements à London
Le premier ministre a annoncé en compagnie du ministre du Logement Sean Fraser une entente avec la municipalité de London dans le cadre du Fonds pour accélérer la construction de logements. Cette initiative construira 2 000 logements au coût de 74 millions de dollars, de l’argent tiré d’une enveloppe de quatre milliards de dollars annoncé lors du budget 2022. Il s’agissait de la première entente conclue de ce genre entre le fédéral et une administration municipale malgré le fait que le tout ait été annoncé il y a plus d’un an.
« Il faudrait demander aux différents maires pourquoi ça a pris autant de temps », a rejeté Justin Trudeau. « On appelle à tous les maires à travers le pays à faire preuve d’ambition et d’être là pour accepter les investissements du fédéral. »
La Société canadienne d’hypothèques et de logement soutient, dans un rapport dévoilé mercredi, que le Canada doit construire 3,5 millions de logements supplémentaires de ce qui est prévu pour le moment d’ici 2030 pour résorber la crise du logement.
Selon la firme Abacus Data, seulement 19 % des Canadiens considèrent que le gouvernement Trudeau possède un bon plan pour régler la crise du logement au pays, alors que près du double considère qu’il n’en a aucun. Un Canadien sur deux estime que les libéraux ont un mauvais plan ou n’en ont aucun pour s’attaquer au problème du coût de la vie.