Crédit image: THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick

OTTAWA – La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) demande l’intervention de Justin Trudeau concernant la cible en immigration francophone, à quelques jours de l’annonce des nouveaux seuils de nouveaux arrivants au pays.

Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, doit annoncer dans les prochains jours le nouvel objectif en matière de nouveaux arrivants francophones, actuellement à 4,4 %, un chiffre qui n’a été atteint qu’une seule fois depuis 2001. Ce dernier a laissé entendre dans les dernières semaines qu’une cible de 6 % serait le choix de son gouvernement et qu’elle pourrait éventuellement augmenter au cours des années.

La FCFA demande dès 2024, un objectif de 12 % avant d’augmenter à 20 % en 2036, alors que le ministre Miller suggère d’augmenter à 12 % seulement dans quelques années.

« 6 %, c’est inacceptable. Ce n’est pas assez pour freiner le déclin du français », s’inquiète sa présidente Liane Roy.

En juin dernier, le Parlement a adopté une nouvelle version de la Loi sur les langues officielles, qui oblige le gouvernement à établir une cible visant à rétablir le poids démographique des francophones hors du Québec à 6,1 %, alors que c’est actuellement à 3,6 %. Or, cette portion de la Loi entrera en vigeur une fois qu’elle sera adoptée par décret par le ministre Miller, un fait qu’il ignorait lui-même avait-il admis en comité parlementaire. Mais il doit y avoir une convergence entre l’esprit de la Loi et la décision que prendra le gouvernement Trudeau en immigration francophone, presse la présidente de la FCFA.

« Il n’y a pas de convergence entre les deux en ce moment, la main gauche ne sait pas ce que la main droite fait », illustre-t-elle. « 6 %, ça ne va pas avec l’esprit du rétablissement du poids démographique qui est dans la Loi. C’est pour ça qu’on voudrait le leadership du premier ministre. »

Le cabinet Trudeau tient présentement des réunions dans le but d’identifier les seuls immigrants du Canada, notamment ses cibles reliées à l’immigration comme pour les francophones ou encore les réfugiés. Une annonce est prévue en principe le 1er novembre.

« La décision n’est pas encore entièrement arrêtée. Il y a des discussions au plus haut niveau qui se poursuivent », a commenté le ministre Miller vendredi matin en conférence de presse.

Étudiants internationaux : de nouvelles mesures pour freiner la fraude

Au moment où la FCFA effectuait sa sortie, Marc Miller annonçait de nouvelles mesures pour contrer la fraude affectant les étudiants internationaux. Plus tôt cette année, plusieurs étudiants internationaux, notamment de l’Inde, sont venus au Canada pour étudier avec une fausse lettre d’acceptation de leur établissement postsecondaire, laissant une centaine d’entre eux au Canada avec un permis d’étude invalide.

Dès le 1er décembre, les établissements postsecondaires devront faire approuver la lettre d’acceptation de chaque demandeur (étudiant) directement auprès d’Immigration Canada. Les institutions se verront imposer un cadre en fonction de leurs normes de services aux étudiants étrangers comme l’offre de logement ou encore les services en santé mentale. Ceux qui auront des normes plus élevées verront le traitement de leur demande de permis d’études être traité plus rapidement.