Immigration francophone : la fin des ratés à Pearson?

Les voyageurs ne sont plus soumis aux restrictions sanitaires pour entrer dans le territoire canadien. Archives ONFR+

TORONTO – Des immigrants et réfugiés de langue française atterrissant à l’aéroport Pearson de Toronto dirigés vers des services anglophones, le problème perdure depuis des années. Les « améliorations » annoncées lundi matin par le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC), Ahmed Hussen, sonnent comme une note d’espoir.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Le ministère lance du même coup un appel d’offres pour sélectionner un organisme francophone qui fournira des services en français à ces nouveaux arrivants à l’aéroport Pearson. Ce processus devrait être terminé d’ici l’automne 2018, a indiqué le gouvernement.

IRCC n’exclut pas du même coup la possibilité « d’offrir des services semblables dans d’autres aéroports internationaux canadiens où atterrissent de nouveaux arrivants francophones ».

Pour Ahmed Hussen, il s’agit avant tout que les immigrants « obtiennent tous les renseignements voulus sur les communautés francophones hors Québec et des services de qualité des organismes d’aide à l’établissement francophones ».

« Cette décision fera une grande différence dans l’information offerte aux immigrants à leur arrivée au pays, car trop souvent, aucune information ne leur était donné sur la vitalité et la présence francophone en Ontario », a souligné le président de l’Assemblée de la francophonie (AFO), Carol Jolin, par voie de communiqué. « C’est une excellente occasion de leur présenter l’Ontario français et les différentes régions de la province. »

Quelque 2 100 immigrants francophones passeraient par l’aéroport Pearson chaque année, estime le gouvernement fédéral.

Dans un article publié en mars 2017, #ONfr avait mis l’accent sur le fait que de nombreux immigrants à Pearson n’étaient pas au courant de l’existence des ressources et dépliants en français.

L’organisme mandaté par IRCC pour accueillir les immigrants, Malton Neighbourhood Services, était alors dénoncé par de nombreux intervenants pour son incapacité à offrir des services bilingues aux immigrants.

« Avancée majeure » pour la FCFA

Dans un communiqué diffusé dans l’après-midi, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) s’est félicitée d’une « avancée majeure » à deux niveaux. « D’abord, parce que c’est une solution à une situation où les immigrants et immigrantes francophones qui arrivent par le plus gros aéroport du pays ne sont même pas informés qu’il existe des services et des communautés de langue française. Ensuite, parce que l’appel d’offres s’adresse spécifiquement aux organismes francophones », a souligné le président Jean Johnson.

Le gouvernement fédéral vise toujours un objectif d’immigration francophone hors Québec de 4,4 % d’ici 2023.

L’Ontario, de son côté, espère toujours à atteindre 5 % d’immigration francophone. Un chiffre toujours bloqué à 2,36 % si l’on en croit les données qu’avaient obtenus récemment #ONfr.


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