« J’ai l’intention de finir mon mandat », dit le nouveau président de la SANB
CARAQUET – Depuis samedi dernier, Robert Melanson est le nouvel homme fort de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB). En entrevue avec #ONfr, le nouveau président dresse ses priorités. Parmi elles : aller au bout de son mandat de deux ans.
SÉBASTIEN PIERROZ
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Car ce souhait à priori simple n’a pas été réalisé par ses prédécesseurs. Élu en 2012, Jean-Marie Nadeau avait démissionné l’année suivante pour des raisons de santé. Après avoir pris la tête de la SANB en 2014, Jeanne d’Arc Gaudet avait, elle aussi, jeté l’éponge, deux mois avant la fin de son mandat au terme d’une crise interne au sein de l’organisme. Son successeur, Kevin Arseneau, avait lui-aussi quitté ses fonctions pour se présenter aux élections provinciales sous la bannière du Parti libéral.
« J’ai l’intention de finir mon poste », prévient M. Melanson qui n’est pas un inconnu à la SANB. C’est lui qui jusqu’à maintenant occupait le poste de vice-président et de représentant pour la région du Sud-Est. « La SANB n’est plus pareille qu’il y a trois ans. Elle s’est beaucoup modernisée, et est devenue comme un forum citoyen. On va faire revenir tous les gens qui ont claqué la porte. Il n’y a pas de place à la chicane en Acadie. »
Sur la planche de travail du nouveau président, on trouve bien sûr le dossier de l’examen d’accréditation des étudiants de sciences infirmières. Les francophones sont de plus en plus nombreux à délaisser l’examen en français et les résultats de ceux qui le tentent sont très inférieurs à la moyenne nationale. La raison? L’absence de matériel pédagogique en français, et le fait que le test, venu des États-Unis, est mal adapté à la réalité canadienne.
« Le test écrit n’est évidemment pas fait pour les gens du Nouveau-Brunswick. On a lancé un avis de poursuite contre l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB). C’est en cours. On va voir ce qui va se passer. »
Immigration et Loi sur les langues officielles
L’immigration francophone sera l’autre élément important du mandat de Robert Melanson. Malgré une cible ambitieuse de 33 % d’immigration francophone, la province reste loin du compte. « Nous n’intégrons pas vraiment les immigrants francophones », souligne t-il. « La plupart du temps, ils vont trouver du travail dans les grands centres urbains, parfois loin du Nouveau-Brunswick. » La solution? « Plus analyser la situation », d’après lui et « voir avec les immigrants » les défis sur le terrain.
Sans surprise, le nouveau président poursuivra la reconnaissance de la spécificité du Nouveau-Brunswick dans la Loi sur les langues officielles. Cheval de bataille de l’organisme depuis plusieurs mois, il s’agit avant tout d’offrir ses services dans les deux langues officielles partout au Nouveau-Brunswick plutôt que là où la demande est jugée importante. Le gouvernement fédéral serait aussi obligé de tenir compte de l’équilibre linguistique dans la province quant à sa politique d’immigration. « Je vais vous donner un exemple, mais dès que l’on va des communautés anglophones, il est parfois bien difficile d’être servi en français. Même à Moncton, il y a parfois des difficultés à trouver des chauffeurs de bus francophones. »
Quatre candidats
Robert Melanson, 57 ans, a été élu en marge de la 45e assemblée générale annuelle de l’organisme, samedi, à Caraquet. Trois autres candidats étaient aussi en lice pour ce poste de président : Nathan Dimitroff, René Esphestion et Lizon Thériault.
Propriétaire de la librairie La Grande Ourse à Moncton pendant 26 ans, M. Melanson a beaucoup œuvré dans les arts et la culture. Il est entre autres le fondateur du Salon du livre de Dieppe et d’Halifax.