Jean Johnson candidat à la présidence de la FCFA
OTTAWA – Il y aura bel et bien une élection à la présidence de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada. Si la présidente sortante, Sylviane Lanthier, avait déjà indiqué son intention de se représenter, elle devra faire face à la concurrence d’au moins un candidat le 10 juin prochain. Le président de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), Jean Johnson, a annoncé à #ONfr son intention de se présenter.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
« Je vais soumettre ma candidature la semaine prochaine », lance M. Johnson à #ONfr.
En réflexion depuis plusieurs jours, l’actuel président de l’ACFA, l’organisme porte-parole des Franco-Albertains, explique les raisons de sa décision.
« Je veux donner toute sa place à la francophonie canadienne sur la colline parlementaire, c’est pour ça que j’ai décidé de me présenter », explique-t-il. « Il s’est instauré à la FCFA une culture de faire de moins en moins de rencontres avec les élus pour se concentrer sur les hauts fonctionnaires. C’est bien d’être connu par ceux qui travaillent dans les ministères, mais ils n’ont pas les mêmes objectifs que nous. Comme organisme, nous devons aussi être présents auprès des élus si nous voulons être entendus. Pour l’instant, beaucoup ne nous connaissent pas. »
Originaire de l’Alberta, le résident de la région d’Edmonton promet, s’il est élu, de rencontrer la majorité des élus du Sénat et de la Chambre des communes qui sont ou peuvent être des alliés de la francophonie canadienne.
Ancien président de l’ACFA de 2004 à 2009, M. Johnson avait fait son retour à la présidence en 2013, puis avait été réélu sans opposition en 2015. Il explique avoir fait beaucoup de démarchage politique avec son organisme provincial et souhaite désormais que la FCFA prenne sa place.
« J’ai l’expérience de faire de la représentation auprès des élus avec l’ACFA. J’ai beaucoup travaillé avec le gouvernement albertain et tous les partis pour que nous puissions avoir une politique des services en français en Alberta », argumente-t-il. « Nous l’avons aussi fait au niveau fédéral, même si je pense que les organismes provinciaux devraient être moins présents que la FCFA sur cette scène politique. Actuellement, ce n’est pas le cas. »
Le candidat franco-albertain dit également regretter l’absence de la FCFA sur certains dossiers, comme celui des modifications au questionnaire du recensement.
« La FCFA parle beaucoup d’immigration francophone. C’est très bien, mais il y a d’autres dossiers importants où il faut aussi être présent! »
M. Johnson indique toutefois ne pas vouloir critiquer les personnes qui s’investissent et se sont investies jusqu’ici au sein de l’organisme porte-parole des francophones à l’extérieur du Québec.
« Ce n’est pas une question de mauvaise volonté, mais une vision différente. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir où nous voulons aller. »
Il s’engage également à revoir la gouvernance de l’organisme pour inclure davantage les 42 membres du Forum des leaders, dont les organismes ne font pas tous partis du conseil d’administration de la FCFA, mais dont l’expertise peut être très utile, juge-t-il.
« Ce sont des discussions que nous devons avoir pour continuer à faire évoluer la FCFA. »
D’autres candidats?
Élue en 2015 contre le Franco-Ontarien, Réjean Grenier, Sylviane Lanthier devra donc une nouvelle fois faire face à un adversaire.
La résidente de Saint-Boniface, ancienne vice-présidente de la FCFA, a également été rédactrice en chef du journal La Liberté et présidente de l’Association de la presse francophone avant de prendre la tête de la FCFA.
Récemment, elle a décidé de se consacrer uniquement à l’organisme porte-parole des francophones en milieu minoritaire, quittant son poste de directrice générale du Centre culturel franco-manitobain (CCFM).
D’autres personnalités de la francophonie canadienne seraient en réflexion en vue des prochaines élections, selon ce qu’a appris #ONfr. Les candidats ont jusqu’au 22 mai pour annoncer leurs candidatures.
Le vote pour la présidence de la FCFA aura lieu le samedi 10 juin, à Ottawa, lors de la 42e assemblée générale annuelle de l’organisme.