Le journal Le Nord ne fermera pas ses portes
HEARST – Après avoir lancé un cri de cœur en octobre dernier, craignant pour sa disparition, le journal Le Nord a décidé de poursuivre ses activités en 2022.
La décision a été prise mercredi soir à une assemblée générale des Médias de l’épinette noire, un organisme à but non lucratif à qui appartient Le Nord.
L’entreprise se disait affectée par la pénurie de main-d’œuvre dans la région de Hearst. Cet appel à l’aide a toutefois permis d’engager le personnel nécessaire pour maintenir le bateau à flot, soutient Steve Mcinnis, le propriétaire de l’hebdomadaire. Il donne l’exemple de nouveaux journalistes et d’un graphiste.
« On a aussi des employés qui ont décidé de mettre des bouchées doubles. »
L’hebdomadaire va réévaluer sa situation à chaque fin d’année pour s’assurer de la viabilité de l’entreprise.
« On va vendre des abonnements à partir de maintenant pour janvier jusqu’à décembre… On a décidé qu’il s’agissait de l’approche la plus prudente pour ne pas se mettre dans le pétrin, mais aussi pour la clientèle (…). On réévaluera la situation en décembre 2022 pour l’année 2023 », indique M. Mcinnis.
Ce dernier se dit rassuré de la tournure des événements, lui qui avait acheté l’hebdomadaire en 2013.
« Je ne pouvais pas fermer une institution de plus de 40 ans d’histoire. Je ne voulais pas être la personne à ma retraite qui serait étiquetée comme celui qui a fermé le journal Le Nord. Ça me tenait à cœur alors on a décidé de faire des concessions. »
S’il se dit rassuré, c’est notamment pour sa clientèle plus âgée dans la communauté de Hearst. « On ne se le cachera pas, le journal Le Nord, ce n’est pas pour des jeunes de 20 ans, c’est pour des personnes plus âgées et pour eux autres, on venait de tuer une partie de leur semaine. Ils attendent ça le jeudi pour recevoir leur journal. Ils ne vont pas sur internet. »
En bonne situation financière
Si l’hebdomadaire a récemment reçu des fonds et que la situation financière va bien, Steve Mcinnis n’hésite pas à qualifier l’avenir de son journal papier incertain.
« Le transfert aux médias numériques n’est pas rentable. Ici, les commerçants sont très frileux. Ils ne veulent pas payer pour ajouter des publicités numériques (…) Si tu me demandes où je verrai le journal dans cinq ans ou même deux ans, je n’en ai aucune idée », avance le directeur général des Médias de l’épinette noire, qui compte aussi la radio communautaire CINN 91,9 FM.
Si le problème de pénurie de main-d’œuvre venait frapper encore le média dans les prochains mois, le propriétaire se dit mieux outiller.
« L’affaire qui a été bonne en parlant de nos problèmes en public et dans les médias, c’est que plusieurs personnes m’ont appelé pour m’offrir un coup de main. J’ai eu plusieurs téléphones et, au moins, je me retrouve avec des cartes dans ma manche si je suis dans le trouble au niveau des employés. »