Kathleen Wynne met en garde les Franco-Ontariens

La chef du Parti libéral de l'Ontario, Kathleen Wynne. Crédit image: Benjamin Vachet

[ONVote2018]

ORLÉANS – La première ministre Kathleen Wynne était de passage à Orléans, ce jeudi, pour adresser un message aux francophones de la province. Dans les locaux du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), elle a insisté sur son bilan, tout en mettant en garde contre un changement de gouvernement.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

« Doug Ford pense que les francophones ne sont qu’au Québec, le Nouveau Parti démocratique a oublié de traduire sa plateforme en français et Andrea Horwath n’a rien de nouveau à offrir aux francophones! », a lancé Mme Wynne.

La première ministre n’avait elle non plus rien de nouveau à annoncer aux Franco-Ontariens. Elle est surtout revenue sur les accomplissements de son gouvernement et a rappelé les promesses déjà connues du Parti libéral de l’Ontario (PLO) pour cette campagne d’améliorer les services en français, de mener à bien le projet d’une université de langue française en Ontario ou encore, d’entamer, dès les premiers 100 jours d’un éventuel nouveau gouvernement libéral, une révision de la Loi sur les services en français.

« Nous avons beaucoup de travail à venir et nous le ferons toujours en partenariat avec la communauté francophone. Il reste beaucoup à faire pour finaliser le dossier de l’université, par exemple. C’est très important d’avoir un gouvernement qui va faire ça et qui va continuer de travailler avec la communauté. »

 

« Voter conservateur pose des risques », dit Mme Des Rosiers

Car l’objectif réel de Mme Wynne semblait davantage être une mise en garde pour les francophones qui seraient tentés de voter autrement que libéral, notamment dans la région de la capitale nationale où le parti de Mme Wynne possède plusieurs sièges.

« Je suis ici pour rappeler que notre gouvernement est un grand ami de la communauté francophone. C’est une élection très importante pour l’Ontario et pour la francophonie. »

Kathleen Wynne (à gauche) en visite au MIFO avec les députées sortantes (debout de gauche à droite) d’Ottawa-Orléans, Marie-France Lalonde, et d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers. Crédit image : Benjamin Vachet

La candidate libérale et députée sortante d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers, a appuyé le message de sa chef de parti.

« Voter conservateur pour un francophone pose des risques. La plateforme de M. Ford qui n’est pas calculée implique nécessairement des coupures budgétaires. Dans l’éducation ou dans le système de santé, des coupures se feraient encore plus ressentir pour les francophones. On l’a vu dans le passé. Quant à la plateforme néo-démocrate, elle contient très peu pour les francophones, sauf la confirmation d’un soutien à l’Université de l’Ontario français. Aujourd’hui, ce qu’on voulait souligner, c’est que les francophones sont bien reçus par le Parti libéral. »

 

Circonscriptions menacées

La circonscription de Mme Des Rosiers, considérée jusqu’ici comme un château fort, semble être en danger dans les sondages, comme plusieurs autres sièges de la région.

« Je ne me sens pas à risque, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. Sept jours en politique, c’est très long. On peut être cannibalisé par une vague, mais la réception est bonne. J’ai encore beaucoup à accomplir, et je suis fière de ce que j’ai fait jusqu’ici, pour Ottawa ville bilingue ou pour La Nouvelle-Scène, par exemple. J’ai une voix forte à Queen’s Park et je pense que je fais bien mon travail », assure la candidate.

Autre circonscription en danger pour le PLO, Ottawa-Centre semble lorgner du côté néo-démocrate.

« Je ne prends rien pour acquis. Je travaille très fort, je parle au plus de monde possible. C’est une campagne très incertaine, mais les gens reconnaissent le travail que j’ai fait pour ma communauté », commente le député sortant et ancien ministre, Yasir Naqvi. « Ma première élection était déjà difficile. »

En visite pour la troisième fois dans la région d’Ottawa, attendue en après-midi à St-Albert, dans une circonscription de Glengarry-Prescott-Russell également menacée, Mme Wynne a assuré avoir confiance en ses candidats, tout en reconnaissant que la campagne électorale actuelle est difficile.

« On visite des circonscriptions à travers toute la province. Je voyage et parle à nos candidats dans tout l’Ontario. On sait que c’est une course difficile partout, et on va continuer de transmettre nos messages. On a besoin de parler au plus de monde possible. »

 


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