Kathleen Wynne mobilise ses troupes avant les élections

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne.
La première ministre sortante, Kathleen Wynne. Crédit image: Marc Whiteway

TORONTO – Dans son dernier grand rassemblement avant les élections du 7 juin, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a voulu mobiliser ses troupes alors que sa formation politique peine toujours à s’élever dans les sondages et ce malgré les problèmes internes du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Le discours de Mme Wynne avait toutes les allures d’un événement de campagne, même si celle-ci ne doit pas commencer officiellement avant une centaine de jours.

D’emblée, la première ministre a abordé la question du harcèlement sexuel, mis en avant-plan avec le départ de son opposant politique, Patrick Brown, il y a un peu plus d’une semaine.

« Ça me brise le coeur qu’en 2018, notre société soit toujours confrontée à ces comportements inacceptables », a-t-elle dit devant des centaines de partisans réunis dans un hôtel du centre-ville de Toronto.

Mme Wynne a rappelé que son parti avait mis en place des mesures pour empêcher ce genre de comportements.

La première ministre de l’Ontario a pris soin de marteler le slogan de sa campagne : « Peu importe contre qui nous nous battons. Ce qui compte, c’est pour qui nous nous battons. »

Mme Wynne a aussi souligné les changements faits par son gouvernement au cours des dernières semaines, soit le salaire minimum à 15 $ de l’heure et l’assurance médicament pour les moins de 25 ans.


« Tout ce que nous faisons, chaque décision que nous prenons, définit en d’autres termes pour qui nous luttons » – Kathleen Wynne


Mme Wynne a aussi noté qu’elle voulait continuer de travailler pour les Ontariens après le 7 juin, jour du scrutin provincial.

Attention, lance les conservateurs

Quelques heures avant le discours de Mme Wynne, la députée du Parti PC, Lisa MacLeod, a attaqué le Parti libéral de l’Ontario (PLO) sur Twitter.

« Ne vous y trompez pas, Kathleen Wynne n’est pas digne de confiance. C’est une première ministre et un parti qui ne s’intéressent qu’à ce qui est bon pour eux et leurs amis initiés. »

Michael Balagus, le directeur de campagne du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, dit ne pas avoir été impressionné  par le discours de Mme Wynne.

« Ils ont eu 15 ans pour aller à la défense des Ontariens, mais nous avons aujourd’hui des gens qui font la queue dans les hôpitaux et dans les banques alimentaires », a-t-il lancé

Marie-France Lalonde, ministre des Affaires francophones, ne s’est pas formalisée des critiques de ses adversaires. Selon elle, l’important lors de cet événement était de pouvoir unifier les troupes libérales. En entrevue à #ONfr, Mme Lalonde a plutôt rappelé que son gouvernement travaillait pour améliorer la vie des Ontariens, plutôt que de tenter à tout prix de prendre leur pouvoir.

Sondage toujours défavorable

Malgré les conflits internes et divisions du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Mme Wynne traine toujours dans les sondages. Selon la firme de sondage, Maintstreet Research, le scandale qui a mené aux démissions de Patrick Brown et Rick Dykstra, le président du Parti PC, a envoyé les électeurs dans la case des indécis plutôt que de donner un avantage à Mme Wynne.

Si le Parti PC était mené par Doug Ford, ce dernier récolterait 36 % des votes, alors que les troupes de la première ministre Wynne auraient 26 % des voix. Si Caroline Mulroney remporte l’investiture, le Parti PC aurait 39 % des intentions de vote et 21 % iraient à Mme Wynne.

Mme Lalonde ne croit pas que les sondages soient révélateurs en ce moment. Selon elle, l’important est que le gouvernement continue de faire son travail.