La députée Natalia Kusendova défendra les intérêts des aînés francophones
TORONTO – Après s’être familiarisée avec sa nouvelle position d’adjointe parlementaire au ministre des Soins de longue durée et au ministre des Services aux aînés et de l’Accessibilité, Natalia Kusendova assure qu’elle fera remonter les besoins des francophones auprès des ministres en charge de ces dossiers.
« Je suis prête », a-t-elle confié au micro d’ONFR, suite à sa nouvelle nomination comme assistante parlementaire au ministre Raymond Cho (Services aux aînés et de l’Accessibilité) et au ministre Stan Cho (Soins de longue durée).
Mme Kusendova change donc de domaine après avoir été adjointe parlementaire à la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, de 2020 à 2024. Cette dernière sera tout de même à l’aise dans ses nouvelles responsabilités puisqu’elle navigue dans le domaine de la santé depuis plusieurs années. Elle est d’ailleurs infirmière.
« Je suis vraiment contente d’avoir été nommée dans ces portefeuilles, parce que, bien évidemment, j’ai les compétences, déjà en tant qu’infirmière, mais aussi parce que je connais bien le système de santé », a-t-elle déclaré.
La députée de Mississauga met en avant que, dans son rôle d’infirmière, elle est confrontée au continuum des soins de santé, ce qui constitue l’essence même des soins de longue durée. « À l’hôpital, je suis très souvent au contact de personnes qui viennent des établissements de soins de longue durée. Les patients viennent pour recevoir des traitements ou pour des urgences. »
Les deux ministres Cho ouverts aux francophones selon Natalia Kusendova
Bien que la députée admette que la question du français devrait être intégrée à toutes les politiques gouvernementales, elle explique que la présence de personnes parlant français et ayant une connaissance de la communauté apporte une dimension supplémentaire aux ministres dans l’élaboration de leurs plans.
« C’est aussi mon rôle de veiller à ce que nos politiques intègrent clairement une perspective francophone. »
Les ministres Stan Cho (Soins de longue durée) et Raymond Cho (Services aux aînés et de l’Accessibilité) ont déjà été informés de ses intentions. Natalia Kusendova est même optimiste quant au soutien du ministre des Soins de longue durée pour la poursuite de son projet visant à établir davantage de lits francophones à travers la province.
« Nous avions mis en place une stratégie pour les soins de longue durée destinée aux francophones, avec l’annonce de 550 lits spécifiquement désignés. À présent, 12 projets pour les francophones sont en cours, et les exploitants se sont engagés à fournir des programmes culturels et linguistiques, ainsi que des services spécialisés à la population francophone de l’Ontario. »
« Notre objectif d’ici à 2028 est de construire et d’améliorer 58 000 lits de soins de longue durée. Par ailleurs, nous travaillons actuellement sur 110 projets en développement qui visent à améliorer les soins dans toute la province. »
Jamais très loin du ministère des Affaires francophones
Le ministère des Affaires francophones travaille avec celui de la Santé, notamment sur le dossier des entités de planification et, selon la députée de Mississauga, la ministre Caroline Mulroney sera aussi impliquée sur les questions de soins qui touchent les francophones.
Si on s’intéresse à l’aspect linguistique, « il y a beaucoup d’enjeux communs chez les aînés, sur les questions d’accessibilité et les soins de longue durée », admet l’adjointe parlementaire.
Natalia Kusendova a en outre participé à l’ouverture du nouveau campus du Collège Boréal à Toronto qui offre désormais un baccalauréat en français en science infirmière. « Lorsque j’ai échangé avec les étudiants en sciences infirmières là-bas, cela a été une expérience vraiment nouvelle pour moi. »
En parallèle, la députée poursuit une maîtrise en recherche infirmière à l’Université Métropolitaine de Toronto. Mme Kusendova nous dit être sensibilisée à de nouveaux aspects.
Elle souligne notamment qu’elle a découvert que de nombreux aînés de la communauté LGBTQ+ se sentent contraints de « retourner dans le placard » lorsqu’ils entrent dans un établissement de soins. Ils redoutent de ne pas bénéficier des soins appropriés et craignent d’être stigmatisés.
« En tant que société, nous devons entamer un dialogue sur ces questions, sur la manière de garantir des soins équitables pour toutes les communautés vulnérables. Les personnes âgées sont vulnérables, les francophones le sont également, tout comme les aînés de la communauté LGBTQ+. Comment pouvons-nous alors construire des services de santé et des soins de longue durée équitables et accessibles pour tous? », se demande-t-elle.
Mme Kusendova a en tête deux autres dossiers qu’elle souhaite faire avancer : les soins liés à la démence (elle est à l’origine du projet de loi 121), ainsi que la lutte contre la violence et les crimes. Elle travaille notamment avec la police dans la région de Peel pour protéger les plus vulnérables contre les arnaques en ligne.