Actualité

La grève du personnel de soutien se prolonge dans les collèges de l’Ontario

Le campus de Georgian College à Orillia, l’un des deux sites que l’établissement prévoit de fermer d’ici juillet 2026. Crédit photo : SEFPO

Après trois jours de médiation infructueuse, le personnel de soutien à temps plein des collèges de l’Ontario maintient la grève. L’équipe de négociation accuse le Conseil des employeurs des collèges (CEC) de bloquer toute avancée réelle sur la sécurité d’emploi, enjeu central du conflit.

« Nous pensions progresser, mais ce matin (lundi) on nous a dit qu’on était dans une impasse », confie Dan Brisson, membre de l’équipe de négociation du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO), joint par ONFR.

Selon lui, la protection des postes est au cœur du différend. « Nous avons déjà vu 10 000 postes supprimés en un an et nous craignons d’autres mises à pied sans protection. La voie vers un règlement doit inclure des dispositions pour protéger les emplois existants, pas seulement pour gérer les pertes d’emplois », explique le président syndical de la section locale 672 du Collège Boréal.

La grève est en cours depuis le 11 septembre dans les établissements de la province, qui restent ouverts malgré tout. Le Conseil des employeurs des collèges (CEC), qui représente les 24 collèges publics, soutient avoir offert plus de 155 millions de dollars en hausse de salaire, de meilleurs avantages sociaux et une meilleure sécurité d’emploi.

L’employeur soutient que le syndicat réclame une interdiction de toute sous-traitance, sauf sous autorisation explicite du syndicat et « des restrictions au travail collaboratif, qui entraveraient la prestation de services aux étudiants et paralyseraient les activités ».

« Nous leur avons clairement fait savoir, dès le début des négociations, que nous ne pourrons jamais accepter ces demandes », soutient le CEC dans un communiqué lundi.

Dan Brisson. Gracieuseté

Pendant les trois jours de médiation, soit depuis le vendredi 26 septembre, sept propositions syndicales ont été déposées, contre quatre par le CEC. « Nous avons reformulé proposition après proposition, mais nous avons rencontré un mur sur nos revendications essentielles », déplore le syndicat.

Pour faciliter le dialogue, le syndicat avait accepté la nomination d’une personne médiatrice par le gouvernement et retiré les mesures qualifiées de « pilules empoisonnées » par l’employeur – un moratoire temporaire sur les mises à pied et un autre sur les fermetures ou fusions de campus.

« Même après l’élimination de ces soi-disant blocages, les présidents des collèges ont ordonné au CEC de refuser les dispositions sur la sécurité d’emploi », insiste M. Brisson.

L’employeur demande à la partie syndicale de présenter sa plus récente offre aux employés, accusant le syndicat de « compromettre les progrès réalisés » en reculant et posant des ultimatums à la table des négociations.

Des fermetures qui nourrissent la méfiance

La méfiance a redoublé vendredi 26 septembre, lorsque le Collège Georgian, dans le comté de Simcoe, a annoncé la fermeture et la vente de ses campus d’Orillia et de Muskoka d’ici juillet 2026.

« Ils affirmaient auparavant qu’aucune fermeture n’était envisagée. À 8 h 30, le président annonçait la fermeture, et deux heures plus tard le CEC prétendait ne rien savoir. L’employeur nous a menti à chaque étape », dénonce le représentant syndical.

En attendant une reprise des négociations, les conséquences se font sentir partout.

« Nos étudiants et nos communautés souffrent parce que nous ne sommes pas dans les collèges. Ce sont nous qui aidons pour le RAFEO (Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario), qui préparons les horaires et percevons les frais de scolarité. Nos technologues assurent la composante technique des laboratoires, et les garderies de campus dépendent de notre personnel de soutien », énumère Dan Brisson.

« Nous voulons reprendre notre travail auprès des étudiants. Mais il faut d’abord des garanties pour la sécurité d’emploi », souligne le syndicaliste. La grève se poursuivra « jusqu’à ce qu’une entente soit conclue », prévient-il. « Mon équipe est prête à revenir demain matin (mardi) s’il le faut », assure-t-il.