La symphonie de la francophonie

L'orchestre francophone. Crédit image : Jacques Robert
L'orchestre francophone. Crédit image : Jacques Robert

MONTRÉAL – L’Orchestre de la francophonie (OF) reprend sa saison de concerts annuels en présentiel après deux ans en d’académie en ligne. Véritable club-école pour les 28 jeunes musiciens canadiens et étrangers qui aspirent à la vie professionnelle, l’OF leur permet de se pratiquer devant public les 13, 21, 25 et 29 juillet à l’église Saint-André et Saint-Paul puis à la salle Joseph Rouleau.

« Les concerts seront incroyables! », lance enjoué William Smythe, un violoncelliste de 20 ans originaire de Toronto, en entrevue avec ONFR+.

Étudiant à l’école d’art, musique et drame de l’Université Queen’s, à Kingston, William Smythe a appris le français en immersion.

« Mes parents m’ont mis dans une école française, car c’était une bonne compétence à maîtriser. En grandissant, j’ai trouvé que c’était très utile pour communiquer avec l’ensemble des Canadiens », raconte-t-il.

William Smythe. Gracieuseté

Admirateur du grand compositeur russe Dmitri Chostakovitch, William Smythe se sent privilégié de pouvoir se perfectionner professionnellement dans une ville et un environnement francophone.

« L’orchestre cherchait des joueurs de corde. J’étais intéressé parce que c’était bilingue et à Montréal », se souvient-il.

Dans la métropole québécoise depuis une semaine, il apprécie particulièrement l’aspect constructif de son équipe ainsi que le rythme de répétition allant de trois à six heures par jour.

« C’est beaucoup plus facile de jouer avec des gens quand on les connaît. On sait comment leurs émotions se trouvent dans la musique et on peut s’adapter avec eux », explique-t-il.

William Smythe. Gracieuseté

Se préparer pour la vraie vie

Fondé en 2001 à l’occasion des Jeux de la Francophonie, l’OF ne devait qu’être pour un été, mais est devenu une école tenue annuellement à la demande des musiciens.

« Les jeunes viennent passer six semaines avec nous pour apprendre leur métier de musicien d’orchestre et pour vivre le rythme de travail professionnel », raconte le directeur artistique et chef d’orchestre, Jean-Philippe Tremblay, à ONFR+.

« Une grosse différence entre l’université et professionnel est qu’on prend beaucoup plus de temps pour monter un programme. À l’université, cela peut être des semaines ou des mois alors que dans le monde professionnel ça peut être deux programmes en une semaine », explique-t-il.

Le chef d’orchestre Jean-Philippe Tremblay. Crédit image : Jacques Robert

Ainsi, les élèves ont beaucoup de programmes, de concerts ainsi que de chefs et de solistes invités durant cette immersion de six semaines.

« Une grande majorité de nos musiciens occupent des postes importants dans des orchestres au pays. J’ai la chance de les revoir comme chef invité », se réjouit Jean-Philippe Tremblay.

Contemplateur de Beethoven, le directeur artistique voit la musique classique comme une forme d’art aux possibilités énormes et valorise son aspect rassembleur.

De plus, l’Orchestre de la francophonie permet aux Canadiens d’un bout à l’autre du pays de venir pratiquer leur langue française leur ouvrant ainsi de nombreuses portes et débouchés professionnels. Alors que certains viennent de l’étranger, l’OF prend le temps d’encadrer chacun d’eux afin de s’assurer que tous se sentent confortables.

« La beauté de la musique est aussi qu’une fois qu’on commence à jouer, le langage n’est pas la principale difficulté », conclut Jean-Philippe Tremblay.

L’Orchestre de la Francophonie. Crédit image : Jacques Robert