L’ACFO de Toronto à la recherche de son identité
TORONTO – Absente de la scène publique au cours des douze derniers mois, l’Association des communautés francophones de Toronto assure qu’elle n’est pas sur le point de rendre l’âme. L’ACFO de Toronto compte préciser la nature de ses initiatives au cours des prochains mois, malgré un manque criant de ressources financières.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
« On a choisi de ne pas donner d’entrevues. Les journalistes le savent, je me suis cachée. Car on voulait prendre le temps de réfléchir et de décider où on s’en va », a affirmé Carline Zamar, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’organisme, le jeudi 24 novembre.
« On a un problème de ressources humaines. Un manque de ressources financières. On nous demande beaucoup. Je reçois de nombreux appels de nouveaux arrivants », a-t-elle lancé face à la vingtaine de personnes qui assistaient à l’événement. Ils étaient deux fois plus dans l’assistance, l’an dernier.
En entrevue avec #ONfr, Carline Zamar a admis que l’organisation a souhaité se retirer des feux des projecteurs pour mener un travail d’introspection. « On veut être plus qu’un chien de garde. C’est pour ça qu’on a pris le temps d’y penser. On veut être un organisme rassembleur. On veut faire du lobbying politique et défendre les droits des francophones, mais pas que ça », a-t-elle dit.
À l’occasion de l’Assemblée générale, Mme Zamar a dévoilé les axes qui devront orienter un futur plan stratégique à être développé au cours de l’hiver. Ces priorités touchent le rayonnement de la communauté, les actions politiques de l’ACFO de Toronto et une plus grande collaboration avec les organismes de la communauté francophone.
Ces axes ont été déterminés suite à une consultation sur internet. « Nous avons eu une centaine de participants. On s’attendait à en avoir plus considérant le nombre de francophones dans la communauté », a admis Gabriel Osson, un consultant qui accompagne l’ACFO de Toronto dans sa redéfinition. La région du grand Toronto compterait jusqu’à 70 000 francophones, selon certaines données.
« On n’a pas d’argent »
« Nous allons avoir des actions qui vont découler du plan stratégique », a insisté Carline Zamar. Du même souffle, elle fait état d’un obstacle de taille. « On n’a pas d’argent. On a eu deux subventions l’an dernier pour des projets ponctuels. On travaille tous bénévolement, car on n’a pas d’argent. On aimerait avoir un directeur général qui nous permettrait de faire un travail plus conséquent », dit-elle, en toute franchise.
À une certaine époque, l’ACFO de Toronto recevait un nombre élevé de subventions et offrait une panoplie d’ateliers de formation pour la communauté et les acteurs membres d’organismes francophones.
Le conseil d’administration, dont une partie a été renouvelée lors de l’Assemblée générale, doit travailler à trouver de nouvelles sources de revenus.
Carline Zamar a, pour sa part, décidé de quitter la présidence de l’organisme après un an. Elle évoluait au sein de l’ACFO de Toronto depuis quatre ans. « L’ACFO de Toronto, ça va redémarrer. On a fait un travail de fond pour assurer que la structure soit solide, que nous soyons pertinents et pour assurer une pérennité », dit-elle.
Au cours de la dernière année, l’ACFO de Toronto a émis des recommandations pour soutenir le projet de Maison de la Francophonie et la création d’une université francophone en Ontario, révèle le rapport annuel de l’organisation. Malgré sa quête d’identité, l’ACFO torontoise s’est dotée d’une nouvelle identité visuelle. Elle a été dévoilée en soirée.